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 [début Septembre 1151] Oeil pour oeil...

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Henri Plantagenêt

Henri Plantagenêt

Où apparaît la force, le droit commencer de rayonner

Messages : 401
Date d'inscription : 01/07/2012
Localisation : Angers, le Mans, l'Angleterre, et bientôt Paris...

Feuille de route
Mon coeur est: à moi seul.
Je suis né à: le Mans, en ma chère Normandie.
A savoir sur ma personne:

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MessageSujet: [début Septembre 1151] Oeil pour oeil...   [début Septembre 1151] Oeil pour oeil... EmptyDim 2 Mar - 14:54

Henri Plantagenêt  a  dit:
[début Septembre 1151] Oeil pour oeil... Tumblr_inline_mghl943EDq1ry5cea

« COMMENT ? REPETEZ CE QUE VOUS VENEZ DE DIRE ? »
« C’est l’exacte vérité monseigneur, je suis désolé d’être le porteur d’une telle nouvelle mais… »
« DE QUEL DROIT OSENT-ILS ?! CA NE SE PASSERA PAS COMME CA ! »

Le malheureux émissaire perdit quelques centimètres en se ratatinant sur lui-même, seul et abandonné face aux hurlements d’un Henri Plantagenêt plongé dans la fureur la plus noire. Dressé comme un pic, les ongles enfoncés dans les accoudoirs de son fauteuil, le jeune comte semblait prêt à exploser, ses yeux bleus lançant des éclairs et sa mâchoire tellement crispée que les veines de son cou ressortaient, battant à la mesure du sang qui bouillonnait dans ses veines. Henri n’était pas seulement en colère. Il était furieux. Comme il ne l’avait que rarement été auparavant. Il attrapa la coupe qui était posée à côté de lui et, dans un geste de rage, l’envoya valser contre le mur, faisant sursauter tous les gens présents dans la pièce qui s’enfermèrent dans un silence de mort. Les coups de sang du comte d’Anjou étaient célèbres, mais ils ne s’attendaient pas à en être les témoins aussi vite après son arrivée à Paris. Le visage rougi par la colère, Henri donna un violent coup de poing dans le dossier de son fauteuil en se levant avant de faire les cent pas, comme un lion en cage ou un buffle enfermé qui n’attend que le moment où l’on ouvrira la porte pour tout renverser sur son passage. Maudite famille de Vendôme ! De quel droit se permettaient-ils de profiter de son absence et de la mort de Geoffroy Plantagenêt père pour s’attaquer à ses frontières ? Cette lâcheté le mettait hors de lui, d’autant plus qu’il n’était plus sur place pour contre-attaquer et que ses vassaux allaient devoir organiser la défense seuls. Dieu merci les Vendôme s’en étaient pris à parmi les plus coriaces, mais la colère aveuglait le jeune comte qui n’avait qu’une seule envie : tordre le cou à ses ennemis et les raser de la carte une bonne fois pour toutes ! Son regard brillant de colère se posa de nouveau sur l’émissaire qui avait l’air très désireux de rentrer six pieds sous terre, et dans un accès d’impatience Henri le saisit par le col et le souleva du sol comme s’il n’avait pas pesé plus lourd qu’un fétu de paille.

« Parle ! Que veulent-ils d’autre encore, cette bande de traîtres ? » cracha-t-il d’un air menaçant.
« Je… Le comte de Vendôme n’a pas été très clair là-dessus monseigneur. Il a dit qu’il vous ferait parvenir ses exigeances en temps voulu et… »

Avec une exclamation de rage Henri repoussa le malheureux qui tituba et failli atterrir sur le sol. Le comte d’Anjou réfléchissait à toute allure. Hors de question de laisser les Vendôme dominer la partie. Il fallait qu’il reprenne l’avantage tout de suite, qu’il contre-attaque et qu’il l’écrase pour mater une bonne fois pour toutes la rébellion. Tentant tant bien que mal de se calmer pour rassembler ses pensées, Henri finit par congédier tout le monde, sauf un page à qui il voulait donner ses premières consignes dès qu’il aurait pris la décision qui s’imposait. Cette rébellion tombait au plus mauvais moment. Geoffroy Plantagenêt, le père d’Henri, était mort depuis à peine moins d’un mois et l’aîné de ses films venait tout juste d’hériter du duché, C’était de nouvelles responsabilités, de nouveaux conflits avec ceux qui auraient préféré y voir quelqu’un de plus âgé et expérimenté, de nouvelles disputes avec son frère cadet, de nouvelles pressions de sa mère, et de nouveaux défis à relever, notamment faire savoir au Vatican qu’il était enfin en mesure d’entrer dans la lice pour la course à la couronne anglaise. Le trône de Winchester n’avait jamais été aussi près, ni semblé autant hors d’atteinte. Le poids qui pesait sur les épaules du jeune homme était plus lourd que jamais, en plus du deuil d’avoir perdu un père admiré, et voilà que les Vendôme venaient encore en rajouter une couche ? C’en était trop ! Le poings crispé, Henri Plantagenêt était pris au dépourvu. Il n’aimait pas devoir le reconnaître, mais il allait avoir besoin d’aide sur ce coup-là. S’il ne voulait pas de nouveau se faire distancer par Etienne et Eustache, il fallait mater les Vendôme au plus vite, et seul, il n’y arriverait pas. Il lui fallait un appui, quelqu’un pour le seconder pendant qu’il continuait en plus de gérer ses affaires et ses batailles en Angleterre. Mais qui ? Harcourt devait rester à Paris, et puis qui d’autre aurait intérêt à aller batailler contre les Vendôme… ?

« Jean. » appela-t-il en se tournant vers le jeune page. « File voir mon cousin le comte de Champagne. Demande-lui audience de ma part, et s’il est d’accord, préviens-le que je viendrai le voir dans deux heures. Allez ! »

Le petit page disparut aussi porter le message à Henri de Champagne, laissant le comte d’Anjou plongé dans ses pensées. Il ignorait si le comte de Champagne allait accepter de l’aider, mais après tout, pourquoi ne pas tenter le coup ? Il savait qu’il était aussi lié que lui aux Vendôme, il aurait forcément son mot à dire dans l’histoire et accepterait peut-être de soutenir son cousin. De plus, il le savait trop malin et trop tactique pour passer à côté d’une telle opportunité de tenir la famille d’Anjou redevable envers lui. Si Henri de Champagne l’aidait, Henri Plantagenêt serait son obligé et devrait bien lui rendre la pareille un jour. Personne de sensé ne laisserait filer une chance pareille. De plus, à eux deux, la victoire sur les Vendôme était pratiquement assurée, il ne prendrait pas de risques démesurés. Il accepterait. Il fallait qu’il accepte !

Un peu moins de deux heures plus tard, le comte d’Anjou remontait le couloir pour se rendre en direction des appartements de son cousin champenois. La mine sombre, le jeune homme n’était clairement pas dans un bon jour, mais il se détendit en étant introduit chez son cousin. Après tout, les mésaventures et les imprévues faisaient partie intégrante de sa vie depuis sa naissance, et jusque là ni les challenges ni les déconvenues ne l’avaient effrayé. Cela n’allait certainement pas commencer avec les Vendôme !

En entrant dans la salle de réception, Henri eut le sentiment étrange de s’aventurer en terre inconnue sans savoir encore si elle était amicale ou hostile. Mais il n’en laissa rien paraître et, souriant et confiant, s’avança vers son cousin en lui tendant la main.

« Mon cher cousin ! Je vous remercie d’avoir accepté de me recevoir malgré la hâte de mon message. Vous aurez compris que je ne me le permettrais pas si les circonstances n’étaient pas… pressantes. Comment vous sentez-vous depuis notre joute ? J’espère au moins vous avoir malmené autant que vous ne m’avez donné du fil à retordre ! » s’exclama-t-il joyeusement, se remémorant non sans amusement le tournoi qui avait eu lieu peu de temps avant ces évènements. Il avait gagné, certes, mais d’une courte tête, son cousin ne s’étant pas laissé faire aussi facilement que prévu. Henri ne l’en avait que plus estimé, lui qui avait toujours connu le champenois comme un lettré plus que comme un combattant, et découvrir cette facette quelque peu inattendue de son cousin l’avait réjoui. Il avait beaucoup d’estime pour les hommes cultivés, mais en avait encore plus pour ceux qui combinaient ces deux aspects de la chevalerie. Henri de Champagne et Henri Plantagenêt ne se ressemblaient pas en grand-chose, mais l’angevin admirait chez son cousin ces qualités que lui-même n’avait pas, la tempérance, le calme tactique, et l’esprit calculateur. Des qualités de meneur politique, là où le Plantagenêt avait plutôt tout du militaire.

« J’espère que mon intrusion ne vous dérange pas dans vos affaires mon cousin, mais j’ai reçu des nouvelles alarmantes d’Anjou et j’aurais besoin de vos conseils. Lisez plutôt. » Sans hésiter, Henri tendit à son cousin la missive que lui avait apportée l’émissaire juste avant qu’il n’explose de colère. Laissant le temps au champenois de prendre connaissance des faits, Henri s’approcha de la fenêtre, ne tenant toujours pas en place, et récitant lui-même la lettre dans sa tête pour se la remémorer. Il sentit la colère gronder de nouveau en lui en se rappelant l’affront des Vendôme, mais s’efforçant de la contenir. Il aurait tout le temps de leur faire payer en temps et en heure, en attendant il fallait convaincre Henri de l’aider dans cette entreprise.

« Vous comprenez la gravité de la situation, n’est-ce pas ? » demanda-t-il en posant sur son cousin un regard grave dans lequel on pouvait encore voir danser une flamme vengeresse, en digne héritier angevin qu’il était. « La situation en Angleterre est plus fragile que jamais, c’est là qu’il faut que je concentre mes forces, et voilà que ces imbéciles de Vendôme choisissent ce moment précis pour se faire remarquer ! Je n’ai pas de temps à perdre avec leurs âneries ! Pourtant je ne peux pas les laisser attaquer mes frontières sans réagir. Je pourrais retourner en Anjou, mater la révolte, mais cela prendrait du temps que je n’ai pas… Du moins si je suis seul face à eux. » conclut-il en faisant mine de réfléchir. « J’ai besoin de vos précieux conseils, Henri. Que préconisez-vous ? Vous connaissez les Vendôme vous aussi, et vous avez l’esprit politique. Que feriez-vous si vous étiez à ma place ? »
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