Paris, 1151. Dans le palais de la Cité, c’est l’effervescence alors que servants, écuyers et femmes de chambres s’affairent en tous sens dans un joyeux brouhaha. Sur toutes les lèvres, le nom de Sa Majesté Louis VII revient inlassablement alors que l’on s’étonne encore de la dernière décision royale : convoquer, ou plutôt rassembler les plus grandes familles de France à Paris afin qu’elles renouvellent leur serment à son encontre… Et restent demeurer dans la capitale sur proposition du roi, qui dit voir là un moyen plus juste et efficace pour partager le pouvoir avec ses puissants voisins.

Ses sujets, ses vassaux, toute la maison capétienne s’inquiète et craint de voir le bon, mais effacé roi se faire écraser par ceux qu’il amène à lui. L’inquiétude est à son comble…

Au même moment, dans les appartements du roi, Louis VII de France sourit. Loin de partager les peurs de ses pairs, le souverain triomphe. Il a réussi à convaincre les maisons d’Aquitaine, de Blois, de Normandie et de Flandres de se réunir à Paris sous son égide. Pour lui, c’est une victoire : donnant l’impression à ses puissants vassaux qu’ils sont en position de force, il peut en réalité enfin garder un œil sur eux et reprendre un contrôle qui trop longtemps lui a échappé. « Garde tes amis près de toi, et tes ennemis plus près encore » : Louis VII avait bien compris la règle du jeu et savourait la longueur d’avance qu’il venait de prendre sur ces seigneurs.

Le tout pour lui était maintenant de garder la main. Face à lui se dressent de redoutables adversaires : les fiers Aquitains, fidèles à son épouse Aliénor qui, il le savait, ferait tout pour trouver un prétexte pour se séparer de lui et reprendre son indépendance ; les belliqueux Normands qui acceptaient difficilement son autorité et n’avaient accepté de se soumettre que pour mieux lorgner sur l’Angleterre ; et quid des redoutables guerriers Blésois, toujours en quête de plus de grandeur et de pouvoir ; ou encore les Flamands, fidèles mais imprévisibles sujets ?

Face à la fenêtre, observant les délégations qui arrivaient petit à petit, Louis VII restait songeur. Il avait pris un gros risque en réunissant sous son toit ses plus grands rivaux, mais maintenant les dés étaient lancés. La course au pouvoir pouvait commencer, ici, au cœur de Paris, et le moindre faux pas pouvait être fatal à chacun d’eux. France, Aquitaine, Normandie, Champagne, Flandres, les seigneurs de la trahison sont prêts à s’affronter et un seul parviendra à les dominer tous. Et vous, sur qui parierez-vous ?

Derrière les chants des ménestrels, sous l’armure glorieuse des chevaliers et les fanions des tournois, chacun est prêt à tout pour assouvir ses ambitions et défendre l’honneur de sa famille. Es-tu prêt à relever le défi, voyageur ? Alors sois le bienvenu, et tiens-toi prêt pour l’aventure ! Bienvenue au Moyen-Âge, bienvenue à la Cour, et surtout n’oublie pas : à la fin, il n’en restera plus qu’un.