Halte-là, voyageur ! Dis-nous donc qui est ton maître, et les raisons qui t’ont poussé à lui prêter allégeance ! Est-ce par conviction, par intérêt, par obligation ?
Si j'ai véritablement dédié mon existence à la religion, il est tout naturel que je sois le serviteur du Saint-Père, le Pape Eugène III, le descendant de Saint-Pierre et seigneur au dessus des seigneurs. Je suis donc exclusivement au service du Vatican, bien avant celui du Saint Empire Romain Germanique ou de n'importe quel prince ou duc, ou que sais-je encore ? C'est d'abord par obligation que j'ai préféré la voix de la spiritualité à celle de l'épée, mais mon extraordinaire connaissance des lois et droits canoniques, ainsi que mon acharnement religieux et mes idéaux radicaux m'ont destiné à devenir Inquisiteur, la main et l'oreille de Dieu, l'outil de sa miséricorde et de son infinie bonté.

Si une guerre venait à éclater entre l’Aquitaine, la France, la Normandie et l’Angleterre, que ferais-tu ? Prendrais-tu part au combat ? De quel côté ? Ou bien resterais-tu à l’écart ?
Je ne suis pas de ceux qui tireraient leur épée de leur fourreau car mes armes sont la foi et la bible. Si la guerre vient à éclater, il est donc impensable que je rejoigne un clan ou l'autre, puisque je ne dois rendre des comptes qu'à sa Sainteté. Néanmoins, si le Pape venait à se prononcer en faveur d'un des partis impliqués dans cette lutte pour le pouvoir, et si ce parti montrait sa franche volonté de vivre dans le giron de l'église chrétienne et dans le respect des usages catholiques de notre foi, il est évident que j'adhèrerai aux choix de mon Maître. En ce qui me concerne, ce conflit ne fait pas partie de mes principales préoccupations.

Toutes ces alliances, ces mariages… Qu’en penses-tu ? Servent-ils tes intérêts ? Ou chercherais-tu à les rompre ?
Que le mariage perdure, ou qu'il soit rompu, je ne tire aucun intérêt personnel de ces alternatives, et en tant qu'homme de foi, je place mes intérêts personnels bien en deçà du respect des lois religieuses... Cependant, en tant qu'Inquisiteur, il est de mon devoir de briser chaque union, chaque alliance, chaque homme, couronné ou non, dont les motivations iraient à l'encontre des principes de notre Sainte Eglise.

Enfin, dis-nous un peu : plutôt bal ou plutôt tournoi ? Plutôt guerre ou plutôt paix ? Plutôt amour courtois ou plutôt croisade ?
Bien que je ne possède que très peu d'éducation militaire, la grâce des lances se rompant sur les écus d'un chevalier en armure saura assurément plus me divertir qu'un bal, non pas que je sois résolument opposé aux plaisirs simples que peuvent procurer la danse et le vin. Quoi qu'il en soit, rien ne peut égaler à mes yeux le spectacle des flammes dévorant un hérétique sur un bûcher.
Je suis profondément pacifiste. Je rêve de voir les Grands Princes du continent s'élever en s'unissant dans la chrétienté. Un monde de paix et de foi. Mais force est de reconnaître qu'afin d'obtenir la paix, il faut cultiver l'art de la guerre. Mais je ne suis point soldat, ni maître, loin de moi le pouvoir d'empêcher quiconque de se lancer dans les conflits. Enfin, les croisades, bien entendu, malgré l'échec retentissant de Louis VII et de Conrad II qui n'ont que trop démontré les excès de péchés dont sont capables les croisés. Jerusalem reste le siège de la spiritualité et l'objectif principal que tous les princes chrétiens devraient garder en vue et en mémoire.