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 Henri Plantagenêt - le Roi, ce sera moi !

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Henri Plantagenêt

Henri Plantagenêt

Où apparaît la force, le droit commencer de rayonner

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MessageSujet: Henri Plantagenêt - le Roi, ce sera moi !   Henri Plantagenêt - le Roi, ce sera moi ! EmptyJeu 15 Nov - 0:40

Henri Plantagenêt  a  dit:
Henri Plantagenêt

« La bravoure procède du sang, le courage vient de la pensée. »


Je m'appelle Henri Plantagenêt, duc de Normandie, comte du Maine et d'Anjou et suis né en 1133, je suis donc agé(e) de 18 ans, au Mans, la capitale de la Normandie, je suis donc Normand. Pour de nombreuses raisons que je vous exposerai plus tard, je suis fidèle à moi-même, ma mère, et à l'héritage de mon grand-père Henri Beauclerc Ier d'Angleterre... Que je compte bien reconquérir ! Pour ce qui est de mes sentiments, bien que je n'aime pas en parler ainsi, je suis officiellement célibataire, bien que j'aie deux fils nés de deux femmes différentes. Mon visage? Il s'agit de Bradley James trouvé sur tumblr
Derrière l'écran il y a WoodyS/ Charline, j'ai 18 ans, je travail/fais des études de littérature et cinéma. J'ai connu le forum via moi-même, et je pense qu'il est formigénial What a Face , mais d'après moi il y manque de nouveaux membres 8D. Je suis plutôt ACTIVE, je fais de mon mieux pour y arriver. Et pour finir Héhé What a Face.


    Halte-là, voyageur ! Dis-nous donc qui est ton maître, et les raisons qui t’ont poussé à lui prêter allégeance ! Est-ce par conviction, par intérêt, par obligation ? (5 lignes minimum) Mon maître n'est autre que moi-même ! Petit-fils d'Henri Ier d'Angleterre, fils de Mathilde l'Emperesse, je devrais être l'héritier du trône si l'infâme Etienne de Blois n'en avait pas spolié ma mère. Si je me bats contre lui aujourd'hui, c'est à la fois par conviction et par intérêt : personne ne dit non à un royaume, et il est de mon devoir de réparer l'injustice faite à ma mère et de remettre l'usurpateur à sa place ! Je veux faire de l'Angleterre un royaume fort et rayonnant et rétablir l'héritage de mon grand-père, héritage qui n'aurait jamais dû être massacré comme il l'a été à cause de Blois. Et pour parvenir à mes fins, je ne reculerai devant aucun combat, qu'on se le tienne pour dit !

    Si une guerre venait à éclater entre l’Aquitaine, la France, la Normandie et l’Angleterre, que ferais-tu ? Prendrais-tu part au combat ? De quel côté ? Ou bien resterais-tu à l’écart ? (5 lignes minimum) Je ne suis pas un Angevin, un Normand, et un Plantagenêt pour rien : le goût de la bataille fait partie de mon héritage et coule même dans mes veines ! Si une guerre venait à éclater je ferais probablement partie de ceux qui le décideraient, pour défendre les intérêts de mon duché de Normandie et de mes vassaux. Je serais à la tête de la Normandie et ferais tout pour la mener à la victoire. Au même titre que l'Angleterre, nous sommes les héritiers des vaillants combattants anglo-saxons du début de cette ère, des belliqueux, des combattants sans peur et sans reproche, et nous nous battrons jusqu'à la mort ou la victoire finale !

    Toutes ces alliances, ces mariages… Qu’en penses-tu ? Servent-ils tes intérêts ? Ou chercherais-tu à les rompre ? (3 lignes minimum) Si je n'ai jamais songé sérieusement au mariage jusqu'à maintenant, c'est une option que je dois commencer à envisager pour étendre mon influence et avoir ainsi plus de chances de renverser Etienne de son trône. Je rechigne un peu à la tâche, mais uniquement parce que je n'ai pas encore trouvé le parti idéal. Néanmoins l'on entend des rumeurs de séparation entre le couple royal de France. La reine est la duchesse d'Aquitaine, les aquitains sont nos voisins et sont terriblement puissants... Tiens tiens, voilà une idée intéressante, qui peut être digne d'être explorée...

    Enfin, dis-nous un peu : plutôt bal ou plutôt tournoi ? Plutôt guerre ou plutôt paix ? Plutôt amour courtois ou plutôt croisade ? Je suis un chevalier, et j'aime l'exercice physique, les tournois sont une de mes passions ! J'en organise régulièrement à la cour du Mans et évidemment j'y participe et y suis l'un des meilleurs combattants. Pour la guerre, aussi surprenant cela puisse-t-il paraître, je suis plutôt pour la paix : un royaume ne prospère que lorsqu'il est unifié et soudé sous la coupe d'un souverain fort et juste. Mais la guerre est nécessaire pour le défendre. Quant à l'amour courtois ou les croisades... Pour cette question j'opte pour le joker !





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MessageSujet: Re: Henri Plantagenêt - le Roi, ce sera moi !   Henri Plantagenêt - le Roi, ce sera moi ! EmptyMer 28 Nov - 20:12

Henri Plantagenêt  a  dit:
Il était une fois, il y a fort longtemps...


Henri Plantagenêt - le Roi, ce sera moi ! 12112809104594441

I. L'enfant est le père de l'homme.

1142.
Le soleil était à peine levé sur la ville de Gloucester que déjà dans le château retentissaient des pas sur les dalles de pierre. Deux personnes traversèrent le long couloir qui menait des appartements privés à la principale salle de réception, où ils devaient dans quelques instants commencer à recevoir des visiteurs. Le premier était un homme grand, élancé, et malgré ses cinquante-deux ans portait encore remarquablement bien, avec ses cheveux et sa barbe châtains bien taillée et ses yeux sombres brillant d’intelligence et de sagesse. A ses côtés cheminait un jeune garçon, âgé de neuf ans mais à qui l’on aurait volontiers donné douze ans, car il avait grandi trop vite et n’avait pas cet air encore poupon des enfants de son âge. Il était blond, et ses yeux bleus-gris exprimaient le même esprit de décision butée que le reste de sa petite personne ce qui, en d’autres circonstances, aurait été hautement comique chez un enfant aussi jeune. Mais dans le château de Gloucester, il ne serait venu à l’esprit de personne de rire de l’étrange duo que formaient l’oncle et le neveu, Robert de Gloucester et Henri Plantagenêt.
Lorsqu’ils arrivèrent dans la salle, plusieurs hommes s’y tenaient déjà et ne devaient pas être arrivés depuis longtemps puisqu’ils venaient de retirer leur heaume. Il était évident à leur mine que l’heure était grave et avait probablement réclamé d’eux qu’ils crèvent leur cheval entre leurs jambes pour arriver à Gloucester le plus rapidement possible. D’un geste de la main, le comte Robert les invita à prendre place autour d’une table dressée spécialement pour leur arrivée.

« La situation est critique, mylord. » commença l’un d’entre eux avec un fort accent gallois. « Oxford est bloquée de toute part, les hommes d’Etienne en ont pratiquement fait une forteresse. »
« N’y a-t-il aucune ouverture dans leur défense ? » s’enquit le comte.
« Pas que nous ayons vue mylord, malgré tous les efforts de nos troupes encore trop peu nombreuses. »
« Parbleu, il doit bien y avoir une solution ! Nous ne pouvons pas laisser Mathilde assiégée ! »

Alors que les hommes débattaient avec énergie tout en regrettant leur sous-nombre dû aux nombreux retournements de veste dont ils avaient été les victimes, le jeune Henri écoutait de toutes ses oreilles, assimilant toutes ces informations qu’il ne comprenait pas toujours mais comprenant au moins la plus importante : sa mère était prisonnière d’Etienne de Blois à Oxford et il était pour le moment impossible de l’aider à s’échapper. Si le garçon se sentait anxieux pour sa mère, il n’en montra rien. Après tout il avait vu le jour au Mans dans un climat déjà très précaire et n’avait que trois ans lorsque la guerre civile avait éclaté en Angleterre, emportant avec elle la Normandie et l’Anjou qui l’avaient vu naître. De toute sa vie, Henri n’avait connu que l’atmosphère tendue des conflits, l’électricité anxieuse des chefs qui mettaient au point leurs tactiques d’attaque, la rage des combattants qu’il ne voyait que de loin sauf lorsque Mathilde se laissait aller à des éclats de colère lors d’une défaite ou de joie lors d’une victoire. C’était dans le moule de la guerre qu’avait été forgé le fils aîné de l’Emperesse et de Geoffroy d’Anjou et la capture de sa mère n’était, somme toute, qu’un retournement de situation de plus auquel il fallait s’attendre et qu’il fallait maintenant contrer avant qu’il ne soit trop tard. Alors oui, le garçon de neuf ans ne s’étonnait guère de la situation et cherchait plutôt à comprendre comment on allait pouvoir tirer sa mère de là.

Né au Mans le 5 Mars 1133, Henri était l’aîné de la famille puisque deux petits frères avaient vu le jour peu après lui : Geoffroy l’année suivante, et Guillaume encore un an après. Dès son enfance cependant il avait été en quelque sorte séparé du reste de ses frères, puisque Mathilde l’Emperesse l’avait aussitôt élevé dans le dessein d’en faire un jour le nouveau roi d’Angleterre, l’emmenant partout dans ses campagnes en Angleterre alors que les deux plus jeunes restaient en Anjou avec leur père. Dès sa plus tendre enfance Henri avait été habitué au mouvement, au voyage et aux batailles depuis les châteaux où sa mère retrouvait ses partisans. Lorsqu’il était au Mans avec le reste de sa famille, l’éducation d’Henri prenait des airs plus traditionnels : élève de Pierre de Saintes et Guillaume de Conches, il était hors de question dans cette famille de n’être pas lettré. Son ancêtre Foulque le Bon ne s’était-il pas adressé en ces termes au roi des Francs, posant la base de l’éducation du reste de sa lignée : « Au roi des Francs, le comte des Angevins, sachez Seigneur, qu’un roi illettré est un âne couronné ». Difficile alors d s’étonner de voir Mathilde et Geoffroy, si attachés à l’héritage de leurs ancêtres, suivre ce précepte et donner à leurs enfants une éducation aussi intellectuelle que physique… Surtout quand on avait pour ambition de mettre l’un d’eux sur un trône. Qu’il s’agisse du latin, des langues, des lettres ou de l’algèbre, rien ne leur échappa et fort heureusement Henri avait le goût des lettres et se montrait un esprit curieux, méthodique et avait une bonne mémoire, surtout pour les langues. C’était un étrange cas que celui de ce petit garçon élevé dès le berceau dans l’idée qu’un jour il deviendrait roi, alors même que ce trône n’était pour l’instant pas entre les mains de sa mère. Il avait grandi en sentant peser sur lui les espoirs démesurés d’une souveraine spoliée, les ambitions exigeantes d’une mère qui souhaite pour son fils ce qu’elle n’a pu avoir pour elle, et s’il est vrai qu’elle préférait Henri à ses autres fils, il était aussi vrai qu’elle se montrait plus exigeante encore avec lui. Heureusement, Henri avait hérité des caractères forts de ses deux parents et ne s’en plaignit jamais –d’ailleurs il ne lui serait jamais venu à l’idée de remettre en cause la pression que sa mère faisait peser sur ses épaules. Il s’y était habitué dès le début et ne l’avait jamais contestée, acceptant immédiatement ce rôle d’héritier légitime et vengeur que l’Histoire semblait déterminée à lui donner. Et jamais il ne faiblirait sous le poids de ce rôle devenu inhérent à sa personnalité et même constitutive de cette dernière.

Comme il s’y attendait avec confiance, sa mère réussit à s’échapper du siège d’Oxford et à les rejoindre malgré l’impuissance de Robert à lui apporter son aide. Dès lors les offensives reprirent dans cette immense anarchie qu’était devenue l’Angleterre, et Henri observait toute cette agitation avec une attention et un intérêt croissants chaque jour. Dans ces forteresses de guerre où se retranchait sa mère en l’emmenant avec elle, il n’y avait évidemment pas d’enfants et l’enfance d’Henri fut totalement dépourvue de camarades de jeux ou de l’idée même d’amusement. Chaque jour son temps était consacré à l’apprentissage des armes, du latin, et de tout ce qui pouvait servir à lui apprendre sa future fonction de roi : la politique, l’histoire, la diplomatie, la stratégie de la guerre, l’économie… Lorsqu’il était en Angleterre chez son oncle de Gloucester, il était présenté aux alliés de sa mère afin d’apprendre les usages de son futur pays et tisser des relations qui lui seraient utiles plus tard, et lorsqu’il était au Mans il observait son père préparer ses plans de bataille pour envahir la Normandie. Ne voyant que peu ses frères, il en était résolument éloigné et lorsqu’ils étaient ensemble c’était généralement que leur mère leur faisait donner une leçon en commun, comme par exemple le maniement de l’épée. Geoffroy et Guillaume ne connaissaient guère ce frère de peu leur aîné et pourtant si étranger à eux : par l’importance que Mathilde lui donnait et son caractère de plus en plus affirmé, Henri devenait un aîné dominant, et parfois même écrasant. Si Guillaume ne devait pas s’en formaliser et même devenir un allié de son frère par la suite, Geoffroy lui, ne lui pardonnerait jamais de lui avoir fait subir cette personnalité de conquérant, le reléguant dans l’ombre alors que lui aussi aurait voulu briller aux yeux des autres.

Henri ne passa que deux ans au Mans, de 1144 à 1146, durant laquelle il passa beaucoup e temps avec Geoffroy d’Anjou pour apprendre les techniques militaires de la guerre et perfectionner son art du combat. La guerre avec Etienne de Blois en Angleterre s’intensifiait et Mathilde avait urgemment besoin de renforts ; mais ses alliés étaient déjà sur place et son mari ne pouvait pas se déplacer. Qui pouvait-on envoyer en renfort… Si ce n’était son propre fils ? Un fils de quatorze ans qui prit cette décision seul en 1147 et rassembla dans le secret une petite armée de fidèles qui n’avaient pas eu l’occasion encore de soutenir Mathilde ; une petite armée qui suivit son jeune meneur jusqu’en Angleterre pour la première bataille livrée par Henri Plantagenêt. La première d’une longue série.


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MessageSujet: Re: Henri Plantagenêt - le Roi, ce sera moi !   Henri Plantagenêt - le Roi, ce sera moi ! EmptyMer 28 Nov - 20:22

Henri Plantagenêt  a  dit:
Il était une fois, il y a fort longtemps...


Henri Plantagenêt - le Roi, ce sera moi ! 121128091947534469

II. Nous voulons à tout prix être des conquérants et conquérants nous serons ; mais notre conquête, c'est la mort.

1147.
Les hurlements se faisaient entendre jusqu’au fin fond de la vallée, alors que les hallebardes s’entrechoquaient et que les premiers combattants commençaient à tomber et le premier sang à être versé. La petite armée normande était arrivée par le sud et les alliés d’Etienne l’en avaient aussitôt prévenu : il fallait qu’il contre-attaque pour bloquer cette tentative de pénétrer le territoire. L’armée anglaise se mit aussitôt en route, le roi d’Angleterre à sa tête, et le combat faisait déjà rage alors qu’il venait à peine de commencer. Les rangs bien nets étaient maintenant disséminés et le chaos le plus total régnait sur le champ de bataille où le sang commençait déjà rougit l’herbe et les premiers cadavres à joncher le sol. Et au milieu de ce massacre, un adolescent qui refusait de faire preuve de moins de bravoure que les autres.
S’attendre à un miracle aurait été insensé, et la faible armée normande n’avait aucune chance face aux chevaliers d’Etienne qui de plus avançaient en terrain connu. Mais cette connaissance de la situation n’avait pas suffi à faire reculer Henri qui, maintenant qu’ils avaient accompli tout ce chemin, voulait malgré tout mener la bataille même si les chances de victoires approchaient le zéro absolu. Aussitôt suivi par les fidèles de Mathilde qui refusaient de reculer face à l’usurpateur, ils s’étaient tous jetés la tête la première dans la bataille à la suite de ce gamin de quatorze ans qu’ils reconnaissaient désormais comme leur chef. Et curieusement, il était peut-être le plus enragé de tous malgré son cœur qui tambourinait entre ses côtes. Ce fut sur ce champ de bataille que Henri reçut son baptême du sang et tua ses premiers adversaires, mettant tout naturellement en application tout ce que des années de pratique du combat lui avaient appris ; et même lorsque son cheval fut transpercé de part en part il continua à se battre à pieds, sans se soucier du poids de son armure souillée de sang, de la sueur qui ruisselait sur son visage ou de la douleur à la jambe que lui avait causée la chute du cheval. Etait-ce sa petite taille par rapport aux autres combattants ou sa voix qui n’était pas encore tout à fait celle d’un homme qui attira l’attention d’Etienne de Blois ? En tout cas, il comprit à qui il avait à faire et en resta un instant stupéfait. Il ne s’attendait pas à trouver le fils de l’Emperesse aussi jeune sur le champ de bataille, alors que son propre fils Eustache en était encore à l’apprentissage des armes ! Après un court instant d’hésitation, Etienne fit signe à deux de ses hommes qui protégeaient des flancs et leur intima d’attraper ce garçon… Mais de le garder vivant.

« C’est une humiliation ! Je ne le tolèrerai pas ! »
« Henri, cesse donc de t’emporter et écoute-moi… »
« Me faire prisonnier et me renvoyer en Normandie avec une escorte comme on renvoie dans sa chambre un enfant désobéissant ! Il ne l’emportera pas au paradis, et je lui prouverai qu’il a eu tort de me sous-estimer comme il l’a fait ! »

Mathilde esquissa un bref sourire face à la fureur de son fils avant d’adopter de nouveau un masque sévère et impassible. Comme toujours, son fils faisait preuve d’un entêtement borné et refusait de croire que c’était bien son manque d’expérience et non pas la lâcheté d’Etienne qui lui avait valu une défaite, mais ce manque d’expérience devrait bientôt être pallié, car le champ de bataille deviendrait sa seconde résidence. Surtout qu’au Mans, personne ne s’y attendait, mais l’année suivante marquerait un tournant des plus importants dans la course au trône d’Angleterre. L’année suivante signait la mort d’un des plus grands soutiens de Mathilde, et surtout, la retraite de cette dernière. Les partisans de l’Emperesse se retrouvaient sans leader, la Normandie sans savoir s’il fallait encore se battre, et Etienne pouvait jubiler. Vaincue, Mathilde l’Emperesse ! Enfin sa dynastie semblait sécurisée, et il pouvait repartir à la conquête du Vatican pour convaincre le Pape de le laisser sacrer son fils Eustache comme héritier de la couronne ! La victoire de Blois semblait proche, si proche… Mais il y en avait un dans les rangs normands qui n’acceptait pas la défaite et était prêt à reprendre les armes sitôt que les autres les avaient déposées à terre. Un dans les rangs qui était prêt à affronter toute l’Angleterre d’Etienne à lui tout seul s’il le fallait, parce qu’il brillait de cette jeunesse qui ne doute de rien, qui fait les choses justement parce qu’elle ignore qu’elles sont impossibles. Un dans les rangs qui se dresserait pour reprendre le flambeau et entraîner tous les autres derrière lui. A la mort de Robert de Gloucester et à ce qui semblait être la mort du parti Angevin, Henri Plantagenêt reprit les armes et repartit à l’assaut.

1149.

Les choses commencèrent à nouveau à bouger alors qu’Henri venait d’avoir seize ans. Seize ans, et il paraissait déjà adulte, ce jeune homme de taille moyenne mais sculpté à forces de batailles et d’entraînements, à la peau rendue râpeuse à force d’être battue par le vent, tout son être dégageant enfin la force de l’ambition et de la détermination. La retraite de sa mère avait été une idée insupportable, laisser Etienne gagner la guerre avait été encore pire ; alors du haut de ses quinze ans d’alors, il était reparti à l’assaut, sans elle, avec pour seules armes son courage démesuré et sa rage de vaincre.

Et alors qu’il venait d’avoir seize ans, le vent commençait enfin à changer de direction. Henri était peut-être maintenant seul à la tête du parti angevin, mais il n’en était pas seul membre. En Normandie, tout un chacun appartenait à Geoffroy d’Anjou et par conséquent à sa femme l’Emperesse, car bien qu’ils ne s’entendent guère, leurs intérêts concordaient. En Angleterre, Etienne avait commis l’impardonnable erreur qui devrait lui coûter la victoire : ne pas essayer de regagner la confiance des anciens partisans de Mathilde en Angleterre, notamment les comtes d’Essex et de Chester. Les autres barons anglais que Mathilde avait réussi à rassembler dans son camp craignirent alors d’être eux aussi spoliés de leurs droits et de leurs possessions et n’accordèrent aucun crédit aux promesses d’Etienne et boudèrent sa cour, pourtant plus fréquentée que jamais depuis la retraite de sa rivale. C’est par cette faille qu’Henri vit sa chance. Puisqu’il acceptait de représenter son propre parti, il n’avait plus qu’à retourner en Angleterre pour montrer à ses alliés que tout n’était pas perdu et qu’ils pouvaient encore renverser l’usurpateur ! C’est dans ce but qu’il résolut en 1149 de partir pour la Grande-Bretagne, afin de frapper un grand coup en concluant un pacte avec le seul homme capable pour le moment de tenir tête au royaume d’Etienne : David Ier, le roi d’Ecosse.

« Pour être tout à fait honnête mon jeune ami, je me dois de vous exprimer mes excuses et mon admiration. Je ne pensais pas que vous reprendriez le combat après la retraite de l’Emperesse, alors que tout semble perdu. Soyez donc assuré de mon appui, plus encore maintenant que je vous ai accordé le titre de chevalier, et ensemble faisons tomber ce maudit Etienne de Blois qui n’a que trop ravagé nos contrées ! »

Ainsi s’exprimait le roi David d’Ecosse, soutien de longue date de Mathilde l’Emperesse et ennemi acharné d’Etienne avec lequel il ne cessait de se disputer l’ouest et le nord de l’Angleterre. Il était, avec Etienne, l’homme le plus puissant de Grande-Bretagne et l’allié le plus important d’Henri Plantagenêt qui désormais s’affirmait comme héritier de la couronne bien décidé à reprendre son dû. Une bénédiction pour David qui avait désormais le soutien non-négligeable de la Normandie dans sa guerre contre les anglais, et qui, s’ils parvenaient à mettre Henri sur le trône, pourrait en tirer de nombreux avantages et enfin conclure une paix durable. Il n’avait donc pas fallu longtemps avant que David n’accepte de sacrer Henri chevalier, condition indispensable pour pouvoir prétendre à un trône. Désormais, grâce à David, Henri était un chevalier à part entière et pouvait légitimement prétendre auprès du Pape au trône d’Angleterre comme héritier. En apprenant la nouvelle, de nombreux comtes et barons anglais aussi bien qu’écossais gagnèrent le château de David, prêtant allégeance au Plantagenêt : Henry Murdac, qu’Etienne avait refusé de faire archevêque, les comtes d’Essex et de Chester bien décidés à se venger d’Etienne, l’évêque de Durham, et tant d’autres encore. Ensemble ils reprirent la direction des opérations, dans le château de David à Scone, et organisèrent une véritable résistance contre l’usurpateur. Ils s’aperçurent qu’ils pouvaient aisément contrôler tout le nord de l’Angleterre, puisque David avait le contrôle du Northumberland et du Cumberland, le comte de Chester avait Lancaster et Carlisle, et s’ils parvenaient à prendre York et le Lincolnshire, leur victoire était assurée. Hélas, les espions d’Etienne étaient partout et ce dernier fut informé à temps de leur entreprise, mais cet échec eut au moins le mérite de mettre la puce à l’oreille du souverain qui comprit enfin que les hostilités n’étaient pas finies. Alors qu’il pensait enfin jouir de son royaume en paix, voilà que le fils de l’Emperesse revenait le tourmenter ! C’était l’affront de trop, et une fois de plus, Etienne commit une erreur.

Se laissant emporter par la colère et, inévitablement, la peur que le retour d’Henri lui inspirait, il se résolut à un plan aussi simple qu’indigne : éliminer purement et simplement Henri Plantagenêt.


U.C


Dernière édition par Henri Plantagenêt le Sam 2 Fév - 17:05, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Henri Plantagenêt - le Roi, ce sera moi !   Henri Plantagenêt - le Roi, ce sera moi ! EmptyMer 28 Nov - 20:27

Henri Plantagenêt  a  dit:
Il était une fois, il y a fort longtemps...


Henri Plantagenêt - le Roi, ce sera moi ! 121128092811398312

III. Le plus grand péril se trouve au moment de la victoire.



Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire Histoire
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