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 Baudouin de Hainaut - Le retour du comte...

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Baudouin de Hainaut

Baudouin de Hainaut

ϟ Lord of Treason ϟ


Messages : 29
Date d'inscription : 30/12/2013

Feuille de route
Mon coeur est: pris par mon épouse et mes enfants.
Je suis né à: Mons, dans le Hainaut
A savoir sur ma personne:

Baudouin de Hainaut - Le retour du comte... Empty
MessageSujet: Baudouin de Hainaut - Le retour du comte...   Baudouin de Hainaut - Le retour du comte... EmptyLun 30 Déc - 11:23

Baudouin de Hainaut  a  dit:
Baudouin de Hainaut

"La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force."


Je m'appelle Baudouin de Hainaut et suis né en 1108, je suis donc agé(e) de 43 ans, à Mons, dans le Hainaut, je suis donc flamand. Pour de nombreuses raisons que je vous exposerai plus tard, je suis fidèle à moi-même. Pour ce qui est de mes sentiments, bien que je n'aime pas en parler ainsi, je suis marié à Alix de Namur. Mon visage? Il s'agit de Viggo Mortensen trouvé sur Tumblr
Derrière l'écran il y a Moi, j'ai un peu plus de 20ans, je fais des études de geek à temps plein. J'ai connu le forum via Internet, et je pense qu'il est vraiment très chouette, puisque je m'y inscris, mais d'après moi il y manque des gens du Nord, c'est bien le Nord. Je suis plutôt ACTIF, je fais de mon mieux pour y arriver. Et pour finir Baudouin rocks.



1147 - Mons

Les bruits et les cris de liesse s’étaient étouffés dans les rues de Mons. Bien au-delà des remparts recouverts d’échafaudages qui surplombaient la ville, dans le château des comtes de Hainaut, l’heure n’était plus à écouter le prêche de Bernard de Clairvaux pour une seconde croisade en Terre Sainte, mais aux questionnements et aux choix.
Malgré le choix de Baudouin de soutenir Lothaire III face aux puissants Hohenstaufen, il avait rallié le parti de Conrad III à la mort du précédent empereur, s’attachant ainsi un peu plus à l’autorité papale face aux rébellions qui menaçaient dans tout l’empire. L’Italie grondait, mais Conrad III tenait vaillamment les rênes du pouvoir. Pour le nouvel empereur, cette croisade était l’occasion d’assurer ses liens avec le Pape, mais également d’agir selon sa conscience chrétienne, et remettre entre les mains du Créateur un trône si chèrement acquis. L’empereur avait rallié Mons pour écouter l’éloquent moine, et tenter de faire rejoindre à lui l’un de ses vassaux les plus indiscernables. Trop proche de la France, trop gourmand, trop puissant, Baudouin de Hainaut était pour Conrad un appui à ne pas négliger.

Le comte n’avait, de son côté, laissé aucun détail à la solde du hasard, et pour faire perdurer l'indépendance discrète dont sa famille jouissait depuis de longues années, il se montra comme le soutien le plus indéfectible de l’empereur, n’omettant aucune occasion de le lui prouver. L’accueil qu’il réserva à son souverain fut à la hauteur des espérances de Conrad III.

-Je suis non seulement heureux, mais également satisfait de vous savoir parmi les nôtres, comte. L’empereur et Baudouin marchaient le long du chemin de ronde, sous le soleil clair d’avril, observant l’agitation de la ville sous leurs yeux. J’ai longtemps crains que vos allégeances passées ne vous poussent à rendre hommage à Henri de Bavière et me faire ainsi perdre un précieux allié.
-Le bien de l’empire m’est important, répondit Baudouin. Les électeurs ont choisi avec raison, il est malheureux hélas de voir que la guerre s’en est ensuivi.

L’empereur fit quelques pas silencieusement, non sans jeter un regard intéressé à son vassal.
-Mons s’étend, votre ville se fortifie, fit-il remarquer dans un sourire.
-Aucun travaux n’avaient été entrepris depuis l’incendie qui a ravagé une partie de la ville lorsque je n’étais encore qu’un enfant, expliqua le comte en rejoignant le souverain. Dès mon retour d’Italie, je me suis penché sur l’agrandissement de Mons. Ces murs d’enceinte, montra-t-il, seront fortifiés dans quelques mois, et les frontières vont s’élargir pour ouvrir la ville. L’étouffement fut la plus grande cause de disparition lors de l’incendie.
-Vous bâtissez, comte, releva Conrad III, cela vous fait-il oublier la Terre Sainte? Je sais que les guerres d’Italie auprès de mon prédécesseur vous a tenu longtemps éloigné de vos terres, mais Jérusalem vaut plus que le Milanais.
Le regard de l’empereur montra à Baudouin que le souverain l’avait mené où il avait prévu. Il avait redouté cette question, s’attendant à la désapprobation de Conrad III.
-Non, altesse. J’y ai longuement songé, ma mère m’avait poussé en ce sens peu avant de nous quitter.
-Nous rejoignez-vous donc ?
-Le comté de Hainaut ne peut rester seul alors que la situation n’est pas stable, commença lentement  Baudouin. Mons n’est pas la seule ville à s’agrandir, l’impôt occasionne quelques rébellions pour lesquelles les provinces ont besoin de mon soutien. Mon épouse seule ne pourrait mater ces têtes fortes, et l’agitation à l’ouest me laisse à penser qu’elle n’aura assez de force pour calmer les plus dissipés. Comme vous l’avez dit, mon absence a coûté à l’unification du Hainaut.
-Que se passe-t-il donc, demanda l’empereur d’une voix soucieuse? Ces maudites Flandres? Aucune paix n’est donc envisageable?
-Une trêve est le terme juste, altesse. La situation du Tournaisis est pris entre France et Empire germanique depuis mon ancêtre. La région s’anime et s’agite depuis de nombreuses semaines, les rumeurs se confirment. Le conflit, malgré la trêve, a connu quelques soubresauts dont votre altesse a certainement eu connaissance. Les rumeurs m'inquiètent.
-Quelles sortes de rumeurs?
-Une armée, prête à ouvrir un conflit pour obtenir sa liberté et se libérer du joug de l’un de ses deux seigneurs. L’inconfort de Tournai devait un jour éclater, et je m’inquiète que ma potentielle absence ne vienne ouvrir une porte à la rébellion.
-Ils n’oseront attaquer les terres d’un croisés. Bernard de Clairvaux l’a rappelé, comte! Risqueront-ils l’excommunication?
-Je serais moi-même capable de prendre ce risque, alors pourquoi pas les flamands, répondit Baudouin dans un sourire? Je ne peux laisser mes terres gronder et partir en Terre Sainte, altesse. Le Ciel vient de me donner un fils, il m’importe de rester ici.

Un lueur de déception passa dans le regard impérial, mais le souverain se soumit au refus de son puissant vassal. Il avait longtemps craint que le comte de Hainaut ne prenne les armes contre lui, soutenant ses concurrents et son trône encore fragile, il ne pouvait le forcer à agir contre sa volonté. Conrad III préféra accorder au Hainaut une faveur, comme gage de paix. En échange, l’empereur profita de la présence de cet allié pour commencer l’œuvre d’union de son empire.
-J’avais envisagé cette réponse, comte, aussi, je ne suis pas uniquement venu pour entendre Bernard de Clairvaux et découvrir la richesse de Mons, mais pour m’assurer de votre loyauté en vous confiant une lourde tâche. Le Tournaisis semble le parfait argument pour ce qu’il me faut vous demander.
-Je vous écoute, altesse.
Baudouin fit signe aux gardes qui les suivaient de rester à leur place alors que lui-même s’avança plus loin aux côtés de l’empereur.
-Thierry d’Alsace est un homme sage, mais bien avant que je ne fus élu, ses prétentions pour le comté de Flandres m’inquiètent. Comme pour le Tournaisis en Hainaut, vous savez certainement - et de longue date! - que les Flandres sont sous souveraineté française et germanique. Mais le comte est assez puissant pour décider de s’affranchir de toute allégeance. L’expansion du comté pourrait lui donner plus de territoires, de pouvoir, et je refuse l’un et l’autre dans les mains d’un seul homme.
-Qu’attendez-vous de moi?
-Thierry d’Alsace rejoindra la Terre Sainte sous bannières françaises. Profitez de son absence pour agir auprès de son épouse, la diplomatie signe des traités. Vous savez que face à Alsace, j’aurai préféré que les Flandres vous reviennent enfin. L’indépendance actuel du comté ne convient ni au roi de France ni à l’empire. Vous gagnerez la confiance française, songez-y.
-Je m’en chargerai, répondit brièvement Baudouin sans s’aventurer sur un tel terrain. Il connaissait assez le caractère de la femme de son cousin, aussi déterminée que lui, pour savoir que la diplomatie n’était pas encore la panacée pour régler le conflit. La crise passagère du Tournaisis pourrait m’apporter une raison d’agir en Flandres. Il s’apaisera sous peu, une approche serait alors possible, je pense.


Mais le bruyant Tournaisis ne se tut point. Vassal du roi de France, son seigneur épiscopal refusait d’être lé à l’Empire et l’armée que lui avaient fournis ses alliés menaçaient les premiers fiefs frontalier du Hainaut. Attaquer l’Empereur était une utopie, mais mettre le feu aux terres de son vassal était une première intimidation qu’il infligea à l’Empire. Enflammer le Hainaut pour pousser son seigneur à rendre compte de la situation était le plan fixé par le Tournaisis, et qui devait être le point de recommencement d’une guerre qui ne connaissait qu’une simple trêve.
Les appels au calme avaient été inutiles, les premiers raids contre les rebelles n’avaient pas temporisé les ardeurs des plus bruyants d’entre eux et face à l’inaction du comté de Flandres, Baudouin s’agaça. Thierry d’Alsace avait rejoint la Terre Sainte, et sans son seigneur pour en tenir les frontières, passer celles-ci était une tentation trop forte pour être repoussée. Par le Tournaisis, la porte vers les Flandres étaient ouvertes, le comte pouvait être victime d’une mauvaise lame d’un hérétique et dans cette hypothèse, la course au pouvoir n’était qu’une question de calcul de temps. Le plus rapide repousserait ses concurrents.
Baudouin n’avait-il pas le légitime accord de l’empereur pour agir?

Dès les premiers mois d’absence de Thierry d’Alsace, Baudouin avait cherché le moyen d’obéir à Conrad III tout en conservant assez de liberté pour faire passer une bataille dans ces plans impériaux. Son souverain ne lui avait-il pas demandé d’œuvrer pour l’unification du Saint Empire, de mettre un frein aux ardeurs territoriales du comte? L’occasion était bien trop belle et les derniers remparts d’hésitation furent détruits par sa femme elle-même.
Si Alix de Namur n’avait auparavant cautionné les exactions commis par les Hennuyers à Audenarde, les années l’avaient faite mûrir et acquérir bien plus d’assurance. Certaine de l’oreille attentive que lui prêtait Baudouin, elle rallia lentement son parti, et l’implication de son époux dans les combats menés par le comte de Namur pour défendre le domaine, avait fortifié sa résolution. Jointes au Hainaut, les Flandres auraient donné à son seigneur un territoire étalé sur le nord de deux grandes souveraineté. Les libertés seraient aisément acquises, le comté uni ne pourrait subir de concurrence sans qu’elle ne fut matée.
A la raison humaine se succéda la raison politique.