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 La Chevalerie

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Deus Ex Machina

Deus Ex Machina

ϟ Lord of Treason ϟ


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MessageSujet: La Chevalerie   La Chevalerie EmptyMar 30 Oct - 22:58

Deus Ex Machina  a  dit:


La chevalerie au Moyen-Âge

Ces héros qui ont peuplé notre enfance




Ah les chevaliers, on en a tous entendu parler ne serait-ce que parce que nous avons tous vu Robin des Bois ou Merlin l’Enchanteur quand nous étions petits ! Mais ces chevaliers dans leur belle armure rutilante, qui étaient-ils en réalité ?

En vérité, les véritables chevaliers ne correspondent pas tout à fait à l’idée que nous en avons. De fait, contrairement à la croyance commune, les chevaliers n’étaient pas des nobles : il s’agit de militaires/soldats professionnels qui se situent socialement en dessous de la noblesse. Ces gardes montés sont sous les ordres de leur seigneur et constituent un corps d’armée d’élite qui doit veiller à la sécurité de la seigneurie et de ses habitants ; ils font régner l’ordre dans le domaine et, quand il le faut, participent à la guerre avec leur seigneur. Mais malgré leur statut social assez bas, les chevaliers ont un avantage considérable : grâce eux valeurs qu’ils véhiculent et les services qu’ils rendent à leur seigneur, ils peuvent bénéficier d’une ascension sociale plus ou moins rapide et plus ou moins élevée. Pendant les tournois par exemple, les chevaliers se faisaient remarquer pour leur bravoure et pouvaient ainsi espérer épouser une fille issue de la noblesse. À l'origine, les chevaliers sont profondément laïcs et l’Église n'apprécie guère ce corps de métier de guerriers professionnels : c'est au cours du XIIe siècle justement qu'elle investira pleinement la chevalerie et lui donnera des valeurs de protection des pauvres ou de l’Église elle-même (tant qu'à faire).

Comment devient-on chevalier ?

La condition première est d’être fils de chevalier ; vers l’âge de sept ans, le bachelier (c’est ainsi qu’on appelle les apprentis chevaliers) est envoyé chez un seigneur qui sera son parrain et se chargera de son éducation. Il est d’abord galopin (chargé de nettoyer les écuries), puis page (il suit un entraînement équestre, s’occupe des chevaux, et est au service d’une dame), et enfin écuyer (chargé d’aider les chevaliers au tournoi ou à la guerre et lui porter son écu, qui est un immense honneur). A l’issu de ce long apprentissage, entre dix-sept et vingt-et-un ans, le bachelier est adoubé et devient à son tour chevalier. L’adoubement se fait lors d’une cérémonie au cours de laquelle le chevalier prête le serment de la chevalerie que voici, même si celui-ci reste un modèle idéal profondément christianisé :

1. Tu croiras à tous les enseignements de l'Église et tu observeras ses commandements.
2. Tu protégeras l'Église.
3. Tu défendras tous les faibles.
4. Tu aimeras le pays où tu es né.
5. Tu ne fuiras jamais devant l'ennemi.
6. Tu combattras les infidèles avec acharnement.
7. Tu rempliras tes devoirs féodaux, à condition qu'ils ne soient pas contraires à la loi divine.
8. Tu ne mentiras jamais et tu seras fidèle à ta parole.
9. Tu seras libéral et généreux.
10. Tu seras toujours le champion du droit et du bien contre l'injustice et le mal.

Si le chevalier brise ce serment, ses armes sont brisées et piétinées, son blason traîné dans la boue, et l’homme est porté à l’église sur une civière recouvert d’un drap noir comme s’il était mort ; et de fait, on y prononce des prières funèbres, et le chevalier déchu est banni à jamais. Néanmoins, cela reste très théorique et il n'est pas rare de voir des chevaliers se comporter de manière indigne lors des guerres privées entre seigneurs... ce qui ne cesse d'indigner les prélats !

Le chevalier est investi d’un certain nombre de devoirs, les plus importants étaient ceux envers son seigneur comme indiqués plus haut. Mais l’on trouve aussi des devoirs :
 Envers sa dame : La courtoisie est d'abord l'ensemble des qualités du noble, le comportement élégant d'un chevalier ; puis vers 1150, la courtoisie se charge d’une dimension amoureuse, incarnée dans le personnage de Lancelot. L'amour courtois est chanté par les troubadours et les trouvères.
 Au service de l’Église : le chevalier doit mettre son épée au service du pape (croisades) et des faibles : il devient alors chevalier du Christ (Miles Christi)
 Les qualités de chevalier idéal sont la sagesse, la prouesse, la générosité et la fidélité.

L’équipement du chevalier se constitue de heaumes, cuirasses, gantelets, écus ou boucliers, lances, et bien sûr épée et cheval. Sans cet équipement, l’on n’est pas chevalier.

Être chevalier est donc un métier à part entière. Mais depuis le début du siècle, les valeurs morales véhiculées par ces militaires de métier ont séduit aussi les nobles, qui se font appeler chevaliers à leur tour et se plient également aux valeurs du chevalier : honneur, générosité, sagesse, fidélité… On peut dire que la chevalerie a entièrement investi l'imaginaire collectif de cette société.

Les occupations du chevalier : guerres, croisades et tournois
Si la société médiévale est violente et ponctuée de guerres entre seigneurs, les guerres menées par les chevaliers sont loin d'être continues. On ne se bat pas durant l'hiver ni pendant les trêves religieuses ou les moments de paix de Dieu souvent ratifiés par les seigneurs eux-mêmes. La guerre en elle-même n'est guère l'endroit pour des prouesses et est plus faite de succession de sièges que de batailles rangées. Cela explique son coût très important ce qui pousse les comtes à engager des mercenaires dès le XIIe siècle.
L’Église trouve les moyens de détourner la violence des chevaliers vers d'autres contrées : il leur suffit en effet de se livrer à la guerre sainte ou croisade pour aller délivrer la terre de Jérusalem des musulmans ou défendre les comtés chrétiens en Orient. Ces appels à la croisade drainent des foules formidables car on voit là le moyen d'allier guerre et pèlerinage pour effacer ses fautes. Nombreux sont ceux qui y perdent la vie et de ce point de vue, la croisade menée par le roi Louis VII et l'empereur Conrad a été un échec complet.

Le XIIe siècle marque le formidable essor des tournois lié à la sensible diminution des guerres privées seigneuriales. Il est nécessaire pour le chevalier de continuer à prouver sa valeur d'autant que les tournois sont une source importante de revenus : on y demande des rançons, on y récupère des armes, on y reçoit des prix, on y fait la cour à une dame... Le succès est tel que personne ne respectera les interdictions de l’Église à qui cette activité répugne ! En effet, ce n'est pas sans danger même si les joutes succèdent peu à peu aux mêlées originelles et il n'est pas rare d'y perdre la vie. Toutefois, les plus doués peuvent accéder à une gloire sans tâche car on combat devant un public – féminin – généralement très enthousiaste. Diverses épreuves sont organisées : combats à pied, à l'arme individuelle, jeux d'adresse mais la joute demeure le symbole par excellence du tournoi. L'amour courtois ne tarde pas à investir ces tournois : les champions accrochent à leur casque un long morceau de tissu précieux ou des lacets à leurs manches aux couleurs de leurs dames...




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