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 Telle mère, tel fils. [PV Mathilde]

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Henri Plantagenêt

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Où apparaît la force, le droit commencer de rayonner

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MessageSujet: Telle mère, tel fils. [PV Mathilde]   Telle mère, tel fils. [PV Mathilde] EmptyDim 19 Mai - 13:03

Henri Plantagenêt  a  dit:
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La mascarade était enfin terminée. Après une journée entière de festivités et de réjouissances en tout genre, un tournoi plus que musclé, un banquet qui avait duré tout l’après-midi durant lequel il avait dû se plier au jeu de la diplomatie et des faux semblants, et enfin un bal pour conclure ce festival, le duc de Normandie était enfin de retour dans les appartements qui lui avaient été assignés au sein du palais du roi Louis VII. La cérémonie d’allégeance s’était déroulée le matin même, à l’abri des regards, seulement entre lui, le roi, un homme d’Eglise, et quelques chevaliers français triés sur le volet par le souverain en personne afin de servir de témoins. Une cérémonie qui avait égratigné Henri dans son amour-propre, mais qu’il savait cruciale pour la suite des évènements. La couronne d’Angleterre valait bien quelques sacrifices, et celui-là en valait la chandelle. Il lui semblait que même Louis VII en personne n’avait pas été dupe de ce petit manège, se révélant plus malin et subtil que ce qu’il avait pensé au premier abord. Mais les deux hommes avaient accepté de jouer le jeu, sachant pertinemment que c’était là leur intérêt commun. La Normandie ne poserait plus de problème aux frontières de Louis VII et cesserait de menacer son autorité, et le Plantagenêt pourrait se concentrer en toute quiétude sur la situation outre-manche. En ce mois d’Août 1151, il ne demandait pas mieux.

Ayant envoyé Manech chercher de quoi se rafraîchir en cette étouffante soirée d’été, Henri se laissa tomber sur un fauteuil et fit le point, une fois de plus, sur l’état des choses. Etienne se tenait plutôt tranquille en ce moment, et les plans avec le roi David d’Ecosse allaient bon train pour poursuivre l’invasion du nord et de l’ouest de l’Angleterre. Maintenant qu’il n’avait plus à se soucier de Louis VII, il pourrait envoyer plus d’hommes pour supporter ses troupes déjà sur place et les écossais et lords anglais ralliés à sa cause. Le dernier tiers de l’année ne s’annonçait pas si mal finalement, se dit-il alors que la porte s’ouvrait sur son écuyer qui revenait avec un plateau chargé de deux coupes et d’une carafe de vin. Face au regard interrogateur de son seigneur, le jeune homme s’inclina et dit :

« Pardonnez-moi monseigneur, mais votre mère m’a demandé de vous dire qu’elle passerait vous voir sous peu et qu’au vu de ce qu’elle avait à vous dire, il valait mieux que vous ayez tous deux de quoi ‘supporter’ la soirée. »
« Voilà qui s’annonce comme une folle soirée pour conclure cette journée… Merci Manech, tu peux disposer. Je n’aurai plus besoin de toi ce soir. » soupira Henri, sachant très bien comment était sa mère lorsqu’elle annonçait ce genre d’entrevue. Dieu savait qu’il l’adorait et avait un profond respect pour elle ; mais elle était aussi imprévisible et intempestive qu’un orage en pleine mer. Quoi qu’elle ait à lui annoncer, il savait d’avance qu’on pouvait s’attendre à du grand spectacle.

Le silence retomba dans la pièce, et en attendant l’arrivée de Mathilde, Henri se leva pour aller à la fenêtre admirer la vue offerte sur Paris. On était loin de la ville Lumière qui se créerait d’ici quelques siècles, et le normand se demandait sincèrement pourquoi les rois avaient choisi cette ville pour en faire le siège de la royauté ; mais enfin, pourquoi pas cette ville plutôt qu’une autre, et il ne lui appartenait pas de juger. Il était duc de Normandie, avec un peu de chance futur roi d’Angleterre. Honnêtement, la France et son organisation territoriale ne faisaient pas exactement partie de ses préoccupations majeures. S’arrachant à la vue, il retourna à son fauteuil et tira de la poche de son habit une lettre qui lui était parvenue juste avant son départ pour Paris, provenant de William of Gloucester. Ce dernier était en ce moment en ambassade en Ecosse et lui donnait les dernières nouvelles de leurs progrès et des nouvelles alliances avec certains seigneurs anglais qui choisissaient finalement de s’allier avec lui plutôt qu’avec Etienne. Pauvre Etienne ; plus les mois passaient, plus ses vassaux s’apercevaient de son incompétence et son incapacité à les défendre. Finalement, ils finissaient par lui tourner le dos, un par un, et soit se retiraient de la lutte, soit se tournaient vers lui. Ceux qui refusaient de s’allier à Henri pour se retourner contre Etienne étaient en général les opposants de Mathilde, ceux qui n’avaient pas voulu d’une femme sur le trône, et/ou qui n’avaient pas voulu d’une femme autoritaire et même despotique à leur tête. Le travail de Gloucester, maintenant, était de convaincre ces seigneurs-là qu’Henri était la solution alternative idéale. Oui, il était le fils de l’Emperesse ; mais il était un homme et s’il était doté de sa force de caractère il était manifestement plus proche de ses vassaux et plus à leur écoute que sa mère qui n’avait jamais voulu en faire qu’à sa tête. Certaines personnes savaient qu’il était difficile de coupler avec le lourd héritage d’un parent écrasant. Henri, manifestement, en faisait partie mais avait la chance d’avoir un caractère assez bien trempé pour en porter le poids sur ses épaules tout en apprenant à s’en séparer. Et Dieu merci, il n’avait pas l’air de trop mal se débrouiller pour le moment. Bien conscient de l’impopularité de sa mère en Angleterre, il n’avait pas essayé de défendre son héritage à elle mais s’était tourné vers la politique d’Henri Beauclerc, son illustre ascendant, tout en observant la conduite de Mathilde pour repérer ses erreurs et éviter de les répéter. Il espérait qu’avec ça, il augmenterait ses chances de remporter l’adhésion des seigneurs qui hésiteraient encore… et ma foi, pour l’instant, ça avait l’air de marcher. Advienne que pourra.

Henri fut tiré de sa lecture et sa rêverie par le grincement de la porte et des pas sur le sol. Rempliant la missive pour la ranger dans la même poche d’où elle avait été tirée, le jeune duc de Normandie se leva pour s’incliner devant sa mère qui venait de faire son apparition. Grande, dotée d’un charisme et d’un magnétisme écrasants, Mathilde en imposait naturellement sans avoir à faire le moindre effort. Pas étonnant que les anglais se soient rebiffés face à cette femme qui en avait assez dans le ventre pour dégager d’un geste de la main les chevaliers les plus solides et les opposants les plus résistants ! Il avait fallu l’intervention d’une foule en furie pour lui interdire l’accès au trône ; sans le peuple qui redoutait cette despote hautaine, Etienne ne serait plus qu’un lointain souvenir à l’heure qu’il était. Lui et ses quelques fidèles restants n’auraient pas fait le poids bien longtemps.

« Bonsoir Mère. » lança Henri avec une apparente bonne humeur –savoir qu’il était l’une des très rares personnes sur cette planète à pouvoir tenir tête à Mathilde et à avoir son appui avait quelque chose de bon pour le moral. « Manech m’a prévenu de votre visite. Il est vrai que nous n’avons guère eu l’occasion de parler aujourd’hui, entre le tournoi et tout ce que notre ami le roi des Francs avait fait organiser à notre intention… J’espère que toutes ces activités ne vont ont point épuisée ? »

Question tout à fait rhétorique, même un combat seule à seule contre une armée ne saurait épuiser l’Emperesse. Cette femme était un pilier inébranlable, au grand dam d’Etienne… et de son mari. Et de ses fils parfois, mais ces derniers évitaient de le dire pour éviter les foudres maternelles.

« Quel soulagement que tout ce cérémonial soit enfin terminé… Maintenant que la Normandie est de nouveau sous la tutelle française, nous allons pouvoir concentrer nos forces et nos plans sur l’Angleterre. Je ne pense pas que Louis vienne nous en empêcher, c’est le seul moyen pour que nous lui fichions la paix et qu’il cesse de se sentir menacé par notre famille. Nous allons pouvoir retourner tourmenter notre bon cousin Etienne ! »

Ce qu'il ignorait encore, c'était que dans l'immédiat, Mathilde avait d'autres plans en tête...

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Mathilde l'Emperesse

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MessageSujet: Re: Telle mère, tel fils. [PV Mathilde]   Telle mère, tel fils. [PV Mathilde] EmptyJeu 8 Aoû - 20:43

Mathilde l'Emperesse  a  dit:

    L’Emperesse traversait les longs couloirs  de leur demeure parisienne plus déterminée que jamais. Ses pas réguliers et rapides résonnaient comme une marche militaire sur les murs de pierre. Ses longs cheveux d’or volaient en cascade sur sa grande et frêle silhouette. Mathilde avait cependant une façon d’être qui la rendait aussi captivante qu’écrasante par sa simple présence. Le menton fièrement levé, le regard froid, fixant un point lointain et mystérieux, la Duchesse avait des airs de statue antique. Lorsqu’un serviteur, un courtisan ou un chevalier croisait sa route dans les couloirs, on se gardait bien de croiser son regard inquisiteur. Si, parfois, certains avaient la chance de reconnaître son pas de conquérant et ceux de sa suite, ils n’hésitaient pas le moins du monde à faire demi-tour. On semblait autant la redouter qu’un cavalier de l’Apocalypse !

    Ces temps derniers, Mathilde de Normandie n’était pas à son aise. Voilà quelques jours que les Normands faisaient des ronds de jambe  au Roi de France qui redoublait d’efforts pour les amener à prêter allégeance. Allégeance qu’Henri avait du prêter officiellement le matin même. Louis VII dégoutait profondément Mathilde mais elle savait qu’ils n’avaient pas d’autres choix. La Normandie avait besoin de la tutelle française s’ils voulaient poursuivre leur combat contre Etienne de Blois. Et malgré les désagréments de ce séjour parisien, l’Emperesse voyait déjà midi à sa porte ! Sa rencontre prochaine avec Aliénor d’Aquitaine devrait être décisive… Comme toujours la dame avait de très grands projets en tête qui dépassaient de très loin les soucis d’allégeances actuelles. Mathilde était une visionnaire qui n’avait jamais peur des défis. Celui-ci était de haut vol : amener Aliénor dans les bras de son fils chéri pour en faire le couple royal dont elle rêvait… Comment ça Aliénor était mariée ? Les unions se font et se défont voyons… Un peu d’imagination ! Et cela, l’Emperesse n’en  manquait certainement pas…

    Non, Mathilde n’avait pas froid aux yeux. Elle voyait en la Duchesse d’Aquitaine la jeune femme qu’elle était autrefois, de celles qui ne se laissent pas piétiner par le « sexe fort ». L’actuelle reine de France était à ses yeux une alliée de premier choix. Elle serai une reine idéale au côtés de son fils !... Malheureusement pour la mère Plantagenêt, son fils avait jeté récemment son dévolu sur une petite noble provinciale et sans expérience. Il n’en fallait pas plus pour alerter Mathilde qui s’empressait à présent de concrétiser ses plans… Mais en attendant, il fallait préparer le terrain.

    C’est donc avec la délicatesse d’une lionne qu’elle fit son entrée dans les appartements de son fils, avec son sourire tendre et ses yeux glacés.

    « Bonsoir Mère.  lança Henri

    - Bonsoir mon Henri, dit-elle tendrement en s’approchant de lui avant de déposer un baiser sur la joue de son premier fils.

    « Manech m’a prévenu de votre visite. Il est vrai que nous n’avons guère eu l’occasion de parler aujourd’hui.

    -En effet, dit-elle en s’installant dans le fauteuil faisait face à celui d’Henri.

    -Entre le tournoi et tout ce que notre ami le roi des Francs avait fait organiser à notre intention…

    -Quelle mascarade ! soupira la Duchesse de Normandie avant de déguster un grain de raisin.

    -J’espère que toutes ces activités ne vont ont point épuisée ?

    -Allons, tu me connais…»

    Elle se permettait sans peine de tutoyer ses enfants tandis qu’eux la vouvoyait : l’ordre des choses était clairement donné. C’était un luxe qu’elle se permettait parfois même avec son mari lorsqu’elle le prenait de haut… Quelle famille !

    « Tu connais mon goût pour les tournois, dit-elle en lui adressant un sourire complice. J’aurai bien appréciée changer quelques règles… Cela manquait de sang à mon goût….

    Elle parlait bien évidemment du sang français. Heureusement que ses désirs n’étaient pas toujours des réalités…

    -Cependant tu t’es bien battu, ajouta Mathilde en posant sur lui un regard fier et bienveillant. Pour ce qui est du banquet…, termina la Duchesse en levant les yeux au ciel. Cela se passera de mes commentaires.

    En effet, l’Emperesse avait entre aperçue la fameuse maitresse en titre de son fils. La Breteuil. Cette petite écervelée l’a répugnait et elle l’avait soigneusement évitée durant les dernières festivités.

    « Quel soulagement que tout ce cérémonial soit enfin terminé…

    -Le cérémonial est le quotidien des rois, Henri, dit-elle d’un ton plus autoritaire. Il faudra t’y faire.

    Être avec Henri était en permanence un moyen de le façonner davantage. Mathilde lui donnait de l’amour, de l’attention. Mais ce qui comptait avant tout : c’était qu’il suive ses instructions.

    -Maintenant que la Normandie est de nouveau sous la tutelle française, nous allons pouvoir concentrer nos forces et nos plans sur l’Angleterre. Je ne pense pas que Louis vienne nous en empêcher, c’est le seul moyen pour que nous lui fichions la paix et qu’il cesse de se sentir menacé par notre famille.

    A ses derniers mots, Mathilde eut un petit rire amusé :

    -Ce pleutre se sentira toujours menacé avec nous, tu peux me croire.

    Elle n’était pas peu fière de l’effet qu’inspirait le clan des Plantagenêt qu’elle portait vers les sommets. Sans même porter la couronne d’Angleterre : Ils inspiraient la crainte, le respect et l’autorité (même chez les plus grands souverains).

    « Nous allons pouvoir retourner tourmenter notre bon cousin Etienne ! s’exclama Henri, enthousiaste.

    -Oui…, fit Mathilde plus songeuse. A ce propos, il faudrait que nous discutions toi et moi… précisa la Duchesse en jetant un œil machinalement à la bague de son annulaire.

    Puis elle releva les yeux vers Henri avec un sourire plus maternel que jamais.

    -Comme tu le sais déjà : la famille est une chose essentielle dans une entreprise comme la nôtre. Certes, nous ne sommes pas à l’abri de problèmes tel que ce cher cousin Etienne mais… Je parle de la famille dans son cercle le plus restreint, dit-elle en mimant un cercle du bout de ses doigts blancs. Je sais que tu es fougueux et dans la fleur de l’âge. J’en suis ravie ! S’exclama-t-elle en posant une main à l’endroit où devrait se trouver son cœur avant de se lever de son fauteuil et d’aller se servir une coupe de vin avant de la porter à ses lèvres.

    Puis elle se mit à parcourir la pièce comme un précepteur enseigne une leçon d’importance à son élève.

    -Tu es souverain en devenir, je dirais même plus, tu es un roi. Tu es la figure de proue de toute une nation. Elle est comme ton enfant, elle doit se reconnaitre en toi, dit-elle galvanisée par ses propres mots avant de pointer son doigt sur son fils. Tu es leur modèle. Et un modèle digne de ce nom montre l’exemple…

    Mathilde savait très que son fils voyait où elle voulait en venir. Sa maitresse était un problème infime actuellement. Mais demain ? L’Emperesse n’avait pas le droit à l’erreur. Elle posa alors sur son fils un regard pénétrant dont elle seule avait le secret. Plus d’un homme baissait le regard face à ses yeux. Elle lisait dans son fils comme dans un livre ouvert. Il était jeune et impatient. L’amour lui aveuglait son bon sens. Mathilde allait se faire un plaisir de lui ramener les pieds sur terre.

    -Que va donc penser ta Nation lorsqu’elle te verra avec cette pauvre enfant à tes côtés ? C’est une croqueuse de diamants, sans expérience et elle est si sotte ! Crois-tu que ta Nation se reconnaitra en elle ? demanda-t-elle d’un ton inquisiteur avant de hausser les épaules. Je ne crois pas. En tant que souverain tu es le représentant du divin sur cette terre, tu n’es pas un vulgaire comte, ni même un duc ! Dans ton sang coule bien plus encore… La Bréteuil ne t’arrive pas même à la cheville, dit-elle avec un sourire songeur. Pour faire face à ton règne pleinement, c’est avec ton parfait égal que tu devras t’engager. Une reine capable de transcender et d’être aimer de tous autant que toi… Tu comprends, n’est-ce pas Henri ? demanda-telle d’une voix de velours.

    Quand on était fils de l’Emperesse il fallait avoir le cœur bien accroché. Elle ne laissait rien au hasard. Aliénor serai sa Reine, quoi qu’il en coûte !
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Henri Plantagenêt

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MessageSujet: Re: Telle mère, tel fils. [PV Mathilde]   Telle mère, tel fils. [PV Mathilde] EmptyMar 26 Nov - 23:15

Henri Plantagenêt  a  dit:
-Ce pleutre se sentira toujours menacé avec nous, tu peux me croire.

La phrase bien sentie lâchée par Mathilde l’Emperesse arracha un sourire teinté de sarcasme à son fils. Il n’avait pas besoin de sa confirmation pour le croire, il avait vu de ses propres yeux en Ecosse et en Angleterre les troupes d’Etienne reculer sous ses assauts, et à plus d’une occasion il avait pu apercevoir ce roi d’argile se décomposer à son approche sur le champ de bataille. Etienne de Blois n’était ni un guerrier, ni un souverain. Sa place n’était pas sur le trône d’Angleterre, et Henri le soupçonnait de commencer à en prendre conscience. De même, les refus répétés du Saint-Siège de lui reconnaître Eustache comme successeur devait commencer à l’inquiéter dangereusement ; peu à peu, les circonstances se liguaient contre lui et en faveur des Plantagenêts. Et après tant d’années de guerres sans relâche, le jeune homme se disait que ce n’était pas trop tôt. Il n’avait que dix-huit ans, mais s’était surpris parfois à se dire qu’il n’accèderait jamais au trône tant convoité, la patience n’étant pas son fort. Et enfin, le vent tournait. Lentement, certes, mais les débuts étaient prometteurs. Et il y avait quelque chose de terriblement satisfaisant à l’idée qu’Etienne se rongeait les ongles dans son château en regardant, impuissant, ses soutiens le laisser tomber les uns après les autres et son incapable de fils rejeté par l’Eglise comme légitime futur roi d’Angleterre. Aussi fi-il remarquer à sa mère, non sans enthousiasme, que les hostilités allaient bientôt pouvoir reprendre. Se savoir libéré de ses conflits avec Louis VII lui ôtait un poids des épaules, et la victoire qui se faisait sentir se rapprocher le galvanisait. Mais Mathilde avait visiblement d’autres plans en tête pour son fils et héritier.

-Oui…A ce propos, il faudrait que nous discutions toi et moi…

Aussitôt Henri fronça les sourcils. Dieu qu’il n’aimait ce ton-là. Il était vrai que Mathilde l’Emperesse connaissait son fils par cœur, mais la réciproque était aussi vraie : avec le temps et de l’exercice, il avait très appris à deviner les intentions de sa redoutable mère selon l’intonation de sa voix. Et celle-là ne lui annonçait rien de bon. C’est donc d’un air interrogateur et avec un sourire légèrement crispé qu’il se tourna vers elle pour l’inviter à continuer, et le sourire qu’elle lui dédia en retour le conforta dans ses soupçons. Elle préparait quelque chose. Mais quoi ?

« Nous sommes là pour ça, mère. Je suis toute ouïe. » répondit-il, prudent.
-Comme tu le sais déjà : la famille est une chose essentielle dans une entreprise comme la nôtre. Certes, nous ne sommes pas à l’abri de problèmes tel que ce cher cousin Etienne mais… Je parle de la famille dans son cercle le plus restreint. Reprit l’Emperesse. Son fils la considéra avec circonspection, se demandant où elle voulait en venir. Pour sa part, la famille dans son cercle le plus restreint se résumait à sa mère, son père, un frère rebelle et un frère plus raisonnable. Sa mère avait-elle quelque chose à lui apprendre sur les agissements de Geoffroy ? Ou bien voulait-elle lui parler d’un parti à proposer à Guillaume ? Il était encore jeune, c’est vrai, mais à quinze ans il était presque en âge de passer le pas. Cela dit, il trouvait étonnant que sa mère songe à marier Guillaume avant ses deux aînés. Il laissa donc tomber cette hypothèse, juste à temps pour entendre sa mère s’exclamer…

Je sais que tu es fougueux et dans la fleur de l’âge. J’en suis ravie !

Sans pouvoir se retenir, Henri leva les yeux au ciel et soupira. C’était donc ça. Ce n’était pas de Guillaume qu’il était question, ni même de Geoffroy, mais bien de lui. Il aurait dû se douter que ce moment viendrait un jour, mais il aurait préféré que ce soit en d’autres circonstances que dans le palais de la Cité alors qu’il célébrait justement une victoire. Autant laisser les conversations désagréables de côté pour un autre jour, non ? Sans dire un mot, Henri observa sa mère se lever, comprenant aussitôt qu’elle ne comptait pas s’en tirer avec une simple petite discussion. Elle avait quelque chose derrière la tête. Il n’était donc pas sorti de l’auberge. Sois brave, Henri.

-Tu es souverain en devenir, je dirais même plus, tu es un roi. Tu es la figure de proue de toute une nation. Elle est comme ton enfant, elle doit se reconnaitre en toi. Commença-t-elle d’un ton sentencieux qu’il connaissait par cœur, celui qu’elle prenait toujours quand elle voulait lui inculquer une quelconque notion qui lui serait utile plus tard, quand il aurait accédé à son hypothétique trône. Et il avait déjà entendu ce discours des milliers de fois. Il pourrait presque le réciter à sa place, mais se garda bien d’en faire la réflexion à voix haute. Tu es leur modèle. Et un modèle digne de ce nom montre l’exemple…
« Où voulez-vous en venir, mère ? » interrogea Henri pour qui, rappelons-le, la patience n’était pas exactement une vertu. Pas même avec sa mère. Mais celle-ci ne sembla même pas s’en rendre compte et poursuivait déjà, sur sa lancée.
-Que va donc penser ta Nation lorsqu’elle te verra avec cette pauvre enfant à tes côtés ?
« C’était donc de ça qu’il s’agissait… » grinça Henri avec un rictus forcé en se détournant de Mathilde pour retourner s’asseoir sur son fauteuil, les coudes posés sur ses genoux et les doigts joints comme pour se préparer à une longue et laborieuse discussion. Puisque c’était sous ces couleurs que Mathilde avait l’air d’amorcer la chose, autant s’y résigner.
C’est une croqueuse de diamants, sans expérience et elle est si sotte ! Crois-tu que ta Nation se reconnaitra en elle ? Je ne crois pas. En tant que souverain tu es le représentant du divin sur cette terre, tu n’es pas un vulgaire comte, ni même un duc ! Dans ton sang coule bien plus encore… La Bréteuil ne t’arrive pas même à la cheville.

Henri serra les dents, se retenant de décocher une réplique bien sentie à sa mère pour lui faire comprendre que son avis sur Béatrice de Breteuil ne l’intéressait pas. Il savait pertinemment qu’elle l’avait détestée à la seconde où elle avait compris que son fils avait posé les yeux sur elle. Mathilde détestait ne pas avoir le contrôle entier sur la vie de son fils aîné, et ce dernier en était pleinement conscient tout en sachant que trop la contredire ne pourrait qu’aggraver la situation.

Pour faire face à ton règne pleinement, c’est avec ton parfait égal que tu devras t’engager. Une reine capable de transcender et d’être aimer de tous autant que toi… Tu comprends, n’est-ce pas Henri ?
« Je comprends, mère. » répondit Henri, les dents serrées et le regard sombre. Il trouvait bien ironique qu’elle lui parle d’être aimée de son peuple, elle qui avait marché sur la tête des anglais dans sa tentative de prendre le trône et s’était faite jeter hors de Londres comme une paria. Les barons anglais qui se ralliaient à eux le faisaient par détestation d’Etienne ou par admiration pour lui-même, Henri, ou encore par intérêt. Mais jamais par amour ou dévotion pour l’Emperesse. Même en Normandie, son père Geoffroy était bien plus populaire que l’austère, hautaine et redoutable Emperesse. Et Henri, en fils aimant mais pas dupe, comprenait très bien pourquoi.

« Je vois où vous voulez en venir mère. Mais que les choses soient claires tout de suite : ce que vous pensez de Béatrice de Breteuil m’est complètement égal tant que vous le gardez pour vous. En revanche, je ne souffrirai pas que vous l’insultiez en ma présence. Et vous le savez très bien. Alors cessez ces enfantillages, cela ne vous sied guère. » rétorqua-t-il sèchement en se levant de nouveau et en fusillant sa mère du regard, incapable comme à son habitude de tenir en place. Mathilde était une redoutable interlocutrice, mais son fils avait de qui tenir. Et personne, pas même sa propre mère, n’était autorisé à lui dicter sa conduite en de tels termes. Et encore moins à critiquer ses choix. Henri était peut-être borné, mais heureusement (ou malheureusement parfois pour son entourage) il avait le caractère assez fort pour tenir tête aux plus redoutables des détracteurs… Y compris sa chère mère.

« Si nous sommes clairs sur ce point, continuons. Je pense être aujourd’hui assez grand pour décider par moi-même qui me convient et qui ne me convient pas, à plus forte raison si vous m’estimez assez mûr pour conquérir un pays et m’asseoir sur son trône. Béatrice n’est peut-être pas princesse ni duchesse, mais elle a la bonté et la droiture qu’un peuple est en droit d’attendre d’une reine ; surtout un peuple qui a autant souffert que les anglais. Je suis convaincu que ses qualités compenseront pour son absence de titres. » poursuivit Henri, tout en étant conscient qu’il se mentait à moitié à lui-même. En réalité il n’était pas complètement sûr que les anglais, et surtout ses barons, acceptent de couronner une demoiselle qui, pour eux, sortait de nulle part plutôt qu’une dame de la haute aristocratie française ou anglaise. Mais il préférait éviter d’y penser pour le moment ; il avait d’autres chats à fouetter et pourrait toujours se pencher sur ce problème plus tard. Et surtout, il n'avait aucune envie de donner raison à sa mère sur ce point.

« Mais Béatrice mise à part, je ne vois pas pourquoi soudainement vous vous souciez de mon mariage. Le trône se rapproche, mais il est encore bien loin, il est un peu tôt pour songer à une reine, vous ne croyez pas ? » remarqua-t-il en s’adossant au mur et en croisant les bras sur son torse. Puis il croisa le regard de sa mère. Un regard qu’il ne connaissait que trop bien. Beaucoup trop bien. Un éclair de lucidité passa dans son regard bleu, avant que celui-ci ne se teinte de méfiance et d’appréhension.

« Mère, vous n’êtes pas venue ici pour m’entretenir de mariage pour le plaisir. Vous avez une idée derrière la tête. Je suis bien curieux de savoir à quoi vous pensez. » Le ton de sa voix était aimable, mais ferme. Mathilde avait son caractère, mais Henri n’en manquait pas non plus, et elle devait le savoir. Après tout, ils s’étaient déjà disputé par le passé, chose inévitable entre deux tempéraments aussi imprévisibles et volcaniques. C’était à celui qui aurait l’autre à l’usure, mais Henri ne s’attendait pas à ce qui allait suivre…
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MessageSujet: Re: Telle mère, tel fils. [PV Mathilde]   Telle mère, tel fils. [PV Mathilde] EmptyDim 22 Déc - 22:36

Mathilde l'Emperesse  a  dit:
    « Je comprends, mère. » fit son fils d’un air fort sombre que l’ex Emperesse ne connaissait que trop bien.

    Elle ne put s’empêcher de laisser échapper un sourire. Son ainé était certainement le plus coriace de ses louveteaux. Mathilde s’en félicitait souvent mais cela pouvait autant être un handicap parfois. Il n’aimait pas qu’on lui fasse la leçon. Le jeune homme avait de qui tenir. Elle se doutait pertinemment que son fils se retenait de lui jeter quelques commentaires sur ses propres tentatives (ratées) pour reprendre la couronne d’Angleterre. La duchesse de Normandie connaissait la longue liste de ses propres erreurs et c’était bien pour cette raison qu’elle insistait autant sur les choix de son fils. Mathilde ne pourrait plus changer son image alors que son fils commençait à peine à forger la sienne.

    « Je suis ravie que tu saisisses ce en quoi je m’inquiète, fit la Duchesse en continuant de déambuler dans la pièce, se tenant aussi droite qu’une statue et glissant sur le plancher comme un spectre.

    - Je vois où vous voulez en venir mère, reprit son fils en desserrant à peine les dents. Mais que les choses soient claires tout de suite : ce que vous pensez de Béatrice de Breteuil m’est complètement égal tant que vous le gardez pour vous. En revanche, je ne souffrirai pas que vous l’insultiez en ma présence. Et vous le savez très bien. Alors cessez ces enfantillages, cela ne vous sied guère. » Rétorqua-t-il sèchement en se levant de nouveau et en fusillant sa mère du regard, incapable de rester calme plus longtemps.

    -Des enfantillages ? S’esclaffa Mathilde en stoppant net son pas pour fixer ses yeux glacés sur ceux bouillonnant de son fils. Que tu discutes mon avis est une chose, mais dire des inepties pareilles à mon sujet en est une autre, Henri, dit-elle en pointant un doigt inquisiteur vers son fils.

    Son ton avait abandonné toute douceur pour laisser place à la férocité. Qu’en Henri pense une telle chose de sa part était une insulte.

    -Cette jeune brebis mérite à peine que je lui adresse la parole, insista la mère d’un air dédaigneux. Mais, pour tout l’amour que j’ai à ton égard, soupira-t-elle. Je m’abaisse à le faire avec les railleries que cela implique envers notre maison. Non Henri, je n’ai aucunement l’intention de l’insulter devant un public d’amateurs, précisa-t-elle en allant se servir une coupe de vin.

    Non, elle ne le ferait pas devant n’importe qui ! Mais… au détour d’un couloir peut-être, au bord d’un précipice ou d’un lac… Qui sait ce qu’elle serait capable de faire ? Mathilde n’avait aucune morale excepté la sienne. Un sourire mystérieux se dessina sur les lèvres de l’Emperesse tandis qu’elle versait le liquide sombre et pourpre dans sa coupe. Tant de choses à faire…

    « Si nous sommes clairs sur ce point, continuons.

    -Je t’en prie ! s’exclama la Duchesse en se retournant vers son fils, en retrouvant ses airs de mère attendrie tout en le scrutant avec insistance.

    -Je pense être aujourd’hui assez grand pour décider par moi-même qui me convient et qui ne me convient pas, à plus forte raison si vous m’estimez assez mûr pour conquérir un pays et m’asseoir sur son trône. Béatrice n’est peut-être pas princesse ni duchesse, mais elle a la bonté et la droiture qu’un peuple est en droit d’attendre d’une reine ; surtout un peuple qui a autant souffert que les anglais. Je suis convaincu que ses qualités compenseront pour son absence de titres. » Expliqua Henri avec fermeté.

    -Tu sembles oublier bien trop facilement qui est l’enfant dans cette pièce, fit Mathilde d’un air songeur. Je te fais parfaitement confiance sur bien des points mais l’amour et la jeunesse t’aveuglent mon fils, malgré toute…ta quintessence, dit-elle avec dépit avant de boire une gorgée de sa coupe.

    Se moquait-elle de son fils ? Peut être pas. Lui faire mal ? Sûrement. Elle ne manqua pas de de rire ensuite en levant les yeux au ciel.

    -Je me demande bien quelles têtes vont faire tes suzerains en découvrant cette…toute…petite…reine qu’il leur faudra couronner… Elle laissa échapper un fou rire qu’elle cacha à peine, une main d’albâtre posée sur sa joue de marbre. Déjà loin d’être anglaise, ni princesse, ni même duchesse, fit-elle en essayant de retrouver son sérieux. Je ne suis pas sûr que l’Angleterre soit prête face à tant… d’innovation ! Lâcha la duchesse en insistant sur ses dernières syllabes avant de tremper ses lèvres dans son vin.

    - Mais Béatrice mise à part, je ne vois pas pourquoi soudainement vous vous souciez de mon mariage. Le trône se rapproche, mais il est encore bien loin, il est un peu tôt pour songer à une reine, vous ne croyez pas ? » Remarqua son fils, froidement, en s’adossant au mur et en croisant les bras sur son torse.

    -Non, bien évidemment Henri, fit Mathilde, mystérieuse, en levant les yeux sur son fils un court instant avant de recommencer à déambuler dans la pièce.


    - Mère, vous n’êtes pas venue ici pour m’entretenir de mariage pour le plaisir. Vous avez une idée derrière la tête. Je suis bien curieux de savoir à quoi vous pensez. »

    La voix était redevenue plus aimable, ce qui était un bon signe pour la suite des événements. Alors que Mathilde passait près de lui elle caressa tendrement la joue de son fils en posant un regard plein d’amour sur lui.

    -Tu es encore si jeune, mon fils… soupira l’Emperesse. Tu ne le vois pas alors que l’Europe entière y songe déjà… Si je fais tout cela ce n’est pas par plaisir de te tourmenter mais bien pour ta survie, Henri, et celle de notre famille.

    Se détournant de nouveau de lui, le regard si affectueux de Mathilde s’envola aussitôt comme si il n’avait pas été là quelques instants. Sur les milles visages que pouvait posséder Mathilde, celui-ci était certainement le plus rare…

    -La Bréteuil t’aveugle et te freine face à ta tâche, mon fils. Dit-elle en reprenant son ton professoral. Ce n’est certainement pas avec l’ « amour » que tu vaincras les troupes d’Etienne. Celle qui mérite d’être à tes côtés doit posséder autant de crédit que toi aux yeux de nos alliés et de nos ennemis. Un couple puissant et fiable est bien plus encouragent et intimidant qu’un prince aux airs rebelles et fougueux.

    Un silence s’installa quelques secondes entre la mère et le fils avant que l’Emperesse laisse échapper dans un murmure :

    -Et je parle en connaissance de cause…

    En effet, on ne pouvait pas manquer d’observer à quel point son mariage avec Geoffrey Plantagenêt était un désastre. Tandis qu’elle tentait tant bien que mal de reconquérir son trône, lui était resté en Normandie. Il n’était pas même venu l’aider lorsqu’elle se retrouva emprisonnée par son traitre de cousin. Mathilde avait toujours combattue… seule. Et elle avait bien l’intention que son fils ne fasse pas le même faux pas.

    -Cette femme qui te manque tant, dit-elle en se tournant vers Henri avec un air toujours plus mystérieux. Tu l’as rencontreras très bientôt : je m’en charge personnellement. Et crois-moi cette Béatrice, qui te semble si importante aujourd’hui, ne seras plus rien demain.

    Henri semblait toujours plus agacé et déboussolé par l’attitude de sa mère mais celle-ci ne semblait pas s’en préoccuper particulièrement. Elle avait ses plans mais il n’était pas nécessaire qu’Henri soit au courant de tout d’emblée.

    -Je sais que les questions te brûlent les lèvres, Henri. Pourtant je suis bien surprise que tu ne saches pas de qui je veux parler, ajouta-t-elle en scrutant son fils, interloquée. La cour de France ne parle que de ça… Je suis même sûr que le roi Louis y a songé lui-même… poursuivit la mère comme pour lui laisser une seconde chance de deviner par lui-même.

    Peine perdue. Cette Bréteuil obscurcissait le jugement de son fils à un point que cela en était inquiétant. La femme aux airs de Madone impitoyable leva les yeux au ciel à cette seule pensée et se dit qu’il était temps d’intervenir. Il fallait secouer davantage Henri. Alors qu’elle prenait un grain de raisin entre ses doigts fins elle lança à son fils, l’air de rien comme pour changer de sujet :

    -Tu n’as pas encore été présenté personnellement à Aliénor d’Aquitaine, n’est ce pas ? demanda-t-elle avant de croquer le raisin.

    Mathilde savait ce qu’elle voulait et elle n’en démordrait pas tant qu’Henri sera entiché de son actuelle maitresse.

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