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 Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié

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MessageSujet: Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié   Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié EmptyJeu 13 Déc - 2:35

Invité  a  dit:
Mary Hawkins

La dureté sied bien aux grandes âmes.


Je m'appelle Mary Hawkins et suis né en mars de l'an de grâce 1122, je suis donc agée de 29 ans, à Hockering, je suis donc anglaise. Pour de nombreuses raisons que je vous exposerai plus tard, je suis fidèle à Rose of Hockering. Pour ce qui est de mes sentiments, bien que je n'aime pas en parler ainsi, je suis célibataire. Mon visage? Il s'agit de Emilie de Ravin trouvé sur Tumblr
Derrière l'écran il y a Lili What a Face Une tordue que l'on connait bien dans le coin, j'ai 28 ans (arf c'est dur à dire Sad ) je travaille/fais des études de chondu (oui avec un n What a Face) tenace (ancienne étuditante d'histoire et de BTS assistant de direction). J'ai connu le forum via ses créatrices, et je pense qu'il est franchement raté ... euh tout simplement magnifique, un superbe boulot a été accompli pour bien nous appâter et ça a bien réussi., mais d'après moi il y manque rien. Je suis du genre active et très au taquet, je fais de mon mieux pour y arriver. Et pour finir je viens d'aggraver ma schizophrénie à cause de vous mais je vous pardonne green


    Halte-là, voyageur ! Dis-nous donc qui est ton maître, et les raisons qui t’ont poussé à lui prêter allégeance ! Est-ce par conviction, par intérêt, par obligation ? Je pourrais dire que je n'ai ni Dieu, ni maître car je ne suis pas une esclave. Je n'ai qu'une soeur, une amie et pour l'heure presque toute mon existence tourne autour de la sienne et de son travail d'espionne que je sais dur pour elle. Si j'ai bien une allégeance quelconque, ce n'est pour l'heure pour aucun de ces beaux seigneurs réclamant haut et fort leur terre ou voulant la défendre contre d'autres grands seigneurs. Moi je défends ma maîtresse, je n'agis ni par obligation ni par intérêt, je suis à ma place et elle à la sienne et ça nous convient parfaitement. Mon moteur est l'amitié ou la loyauté, choisissez le terme que vous préférez. On m'appelle la suivante de Rose, en effet qui d'autre mieux que moi pourrait accomplir cette tâche de suivante, je la suis partout et je suis aux aguets en permanence au sein de presque toutes les cours. Donc connaître la politique un minimum cela va de soi, bien sûr que j'ai été éclairée à ce sujet. Néanmoins si c'est bien ce qui me fait courir, c'est très indirectement et surtout involontairement ... Rose et moi on s'en serait bien passées !

    Si une guerre venait à éclater entre l’Aquitaine, la France, la Normandie et l’Angleterre, que ferais-tu ? Prendrais-tu part au combat ? De quel côté ? Ou bien resterais-tu à l’écart ? Il y a déjà une guerre sous-jacente non ? Toutes ces querelles parfois presque fratricides et qui se cachent sous des visages souriants ne me leurrent pas. Les batailles de cour valent bien celles armées et je me pense déjà bel et bien au front. Si malgré tout, on en venait vraiment aux batailles, je ne resterais bien évidemment pas dans mon coin. C'est mal me connaître. Je ne serais guère utile aux combattants sur le terrain mais dans l'ombre peut-être que je pourrais rendre de multiples services, comme je le fais déjà pour Rose en fait. L'Angleterre est mon pays, ma terre bénie, la seule pensée d'imaginer Hockering à feu et à sang me retourne l'estomac. J'y laisserai peut-être ma vie à tenter le tout pour le tout, mais je me battrai à ma petite mesure, c'est une chose certaine.

    Toutes ces alliances, ces mariages… Qu’en penses-tu ? Servent-ils tes intérêts ? Ou chercherais-tu à les rompre ? Je dois bien admettre que dans ma piètre qualité de paysanne, je ne suis pas vraiment touchée de toutes ces unions qui se font et se défont, quitte à en déplaire au pape. Aucune ne sert mes intérêts, et je ne vois absolument pas pour quelle raison je désirerais en rompre certaines. Tout ceci me dépasse largement moi qui ne me suis nullement engagée ! Cela dit peut-être que si je pouvais faire quelque chose pour le désastreux mariage de Constance de France, cette gente dame enfermée dans son château, je le ferais avec plaisir. Mais bien sûr, je ne tramerais absolument rien sans son accord express et ne sais pas encore comment je m'y prendrais, pourtant ça pourrait se faire.

    Enfin, dis-nous un peu : plutôt bal ou plutôt tournoi ? Plutôt guerre ou plutôt paix ? Plutôt amour courtois ou plutôt croisade ? Les bals, quels ennuis, je m'y rends pour accompagner Rose et pour glâner des informations mais ma préférence va clairement aux tournois. Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, je suis davantage garçon manqué que ma maîtresse, les armes m'attirent donc davantage et j'apprends le maniement de certaines. Il faut bien faire le travail que Rose n'ose pas faire et qui est plus dangereux parfois que d'écouter aux portes. Ceci dit, j'aspire à la paix et retrouver une vie paisible bien que riche en émotions, car sinon ça ne serait plus moi. Alors pourquoi ne pas céder davantage peut-être à ce moment là à l'amour courtois et plus précisément à celui de Chrétien de Troyes, si je l'inspire toujours. Il n'est certes pas l'homme de mes rêves les plus fous, mais ses rimes sont belles. Les croisades ce n'est vraiment pas pour moi. Je préfère au désert et aux tueries de Jérusalem pour la récupération d'un tombeau fut-il sacré, entendre le chant d'un troubadour à mon oreille. Pardonnez-moi cette faiblesse, si ça en est une. Je me pense juste épicurienne, je veux profiter de la vie et non voir sous mes yeux un paysage de mort. L'on peut se salir les mains par obligation mais on peut également aspirer au retour du calme, non ?


Dernière édition par Mary Hawkins le Mar 15 Jan - 11:15, édité 13 fois
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MessageSujet: Re: Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié   Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié EmptyJeu 13 Déc - 2:36

Invité  a  dit:
Il était une fois, il y a fort longtemps...à Hockering


1132

L'enfant âgée d'une dizaine d'années penchait sa frimousse brûlée par le soleil, quasiment dans son écuelle. Assise au bord de la minuscule table familiale, elle attendait patiemment et remplissait et vidait sa cuillère de bois de façon imperturbable. A l'extérieur sur le seuil de leur chaumière, sa famille composée de ses parents bien entendu et de cinq frères et sœurs dont elle était l'aînée, fixait au loin le château du baron de la région. Même le dernier de leur fratrie pourtant encore dans ses langes semblait avoir cédé à la curiosité. La dame de Hockering allait être délivrée d'un enfant, un héritier peut-être, événement de taille dans une contrée aussi isolée que la leur. L'effervescence du fort d'où s'élevaient tours et donjon était palpable jusque dans toutes les maisonnées du faubourg. Depuis neuf mois à présent, des rumeurs de toute sorte couraient au sein du village. Les langues se déchaînaient et certains sujets n'interpelaient pas encore Mary. Comment aurait-elle pu comprendre certains propos d'adultes qui remettaient en cause la paternité de leur seigneur et maître ? Tout ceci la dépassait malgré ses nombreuses capacités. Le seul sentiment qui l'étreignait à cette heure était la compassion. Oui elle plaignait déjà le bambin qui vagirait sous peu dans son berceau ou au sein de sa propre mère, relevée à peine de ses dernières couches et qui avait été choisie pour être la nourrice du noble enfant. La raison en était simple, le futur né se retrouvait objet de tous les racontars et être ainsi propulsée en avant par les caprices du sort n'était pas un présent des cieux, ou s'il en était un, il était empoisonné. Le cours de ses pensées altruistes fut interrompu par la voix de stentor de son père, bûcheron médiocre de son état et qui pariait ses maigres biens sur le sexe du bambin en compagnie de leur voisin.

- Ça sera une fille, elle sera juste bonne à marier … La baronne est trop maigrelette pour nous donner un robuste garçon.
- J'engage tout mon bois d'hiver que ça sera un fils.

Jane Hawkins retint tout à coup sa respiration complètement paniquée. Son époux bien trop saoul en cette soirée, avait-il pleinement conscience de la perte que ça occasionnerait, si la chance n'était pas de leur côté ? Elle voulut se révolter contre cet état de fait mais le regard noir de son mari la fit taire avant même d'avoir prononcé une seule parole. Les Hawkins était une famille relativement unie, à vivre autant à l'étroit les uns des autres, il fallait cohabiter, cependant les caractériels et les fainéants se révélaient être de véritables plaies pour l'harmonie de tous. Son père Robert et son frère Angus étaient de ceux là. Tout à l'opposé, Mary tenait la vaillance de sa mère, on pouvait la voir dès les premières heures de la journée au champ et au labour. Si elle possédait une physionomie assez menue, il n'empêchait que tous la surnommaient déjà le roc Hawkins, elle s'adonnait à des besognes d'homme malgré son jeune âge et faisait l'admiration du voisinage. En revanche sa sagesse et son calme olympien étaient une énigme pour tous. Jamais turbulente, pas vraiment bavarde, cela étonnait fortement. Seule la petite fille en avait l'explication. Il s'agissait de son jardin secret, puisque la raison qui l'avait conduite à réfréner tout accès de colère ne se criait pas sur les toîts. Alors qu'elle avait atteint ses six ans quelques semaines plus tôt, Mary s'était rendue à pieds dans le bourg voisin et avait assisté à une joute très meurtrière. L'orgueil blessé d'un de ces jeunes seigneurs de province avait amené ce dernier à des bouffées de courroux terribles. Son visage s'était empourpré, ses yeux s'étaient fait haineux et il avait entrepris de frapper son adversaire avec une violence que rien ne justifiait. Le combat qui était annoncé comme amical pour divertir le peuple s'était métamorphosé en cauchemar terrifiant si bien que la foule s'en était enfuie. Si l'un mourut sous les coups, l'autre en garda des séquelles irréversibles. C'est d'ailleurs en s'approchant du défunt en constatant ses blessures profondes et en entendant les gémissements sourds du blessé, que Mary se jura bien de ne laisser jamais une fierté mal placée ou plus encore la colère la gagner. Le spectacle d'une mort aussi stupide étouffée par les proches fut une véritable leçon de vie. Elle décréta sur le chemin du retour, qu'elle serait telle l'eau de source, rafraîchissante et surtout dont le courant oscille peu. En outre, elle résisterait par cette attitude modèle à succomber à deux péchés capitaux de taille.

Vé, regardez le hérault d'armes du château arrive, allons à sa rencontre. On va savoir !

Sans plus attendre, la horde de villageois plus bruyants que nombreux s'élança vers le centre de Hockering d'où étaient proclamées de vive voix toutes les annonces publiques. Le crieur officiel du baron parvint à la hauteur des citadins, un quart d'heure plus tard et Mary avait eu tout le temps nécessaire sans se presser le moins du monde de rejoindre le petit attroupement. Le hérault déplia un parchemin et déclama son texte en insistant de façon ridicule sur toutes les syllabes.

Ce soir, sa Seigneurie la baronne de Hockering a mis au monde une fille qui dès sa naissance a reçu le prénom de Rose et a été baptisée afin que si Dieu la rappelle à Lui, son âme ne se rejoigne pas l'enfer. Le baron de Hockering pour célébrer cette naissance qui le comble de joie ainsi que son épouse, offre à toute la population de ses terres une nuit de liesse.

Cette annonce si elle déçut certains sur le sexe de l'enfant, dont le père de Mary, fut accueillie comme il se doit et tous se dirigèrent vers l'auberge pour célébrer l'évènement. Puisque tout serait financé par le baron, ils auraient eu tort de s'en priver. Si Mary resta à l'intérieur de la taverne jusqu'au petit jour, ce ne fut pas pour boire de l'alcool bien évidemment mais pour rouler celui qui aurait pu les ruiner. Il fallait profiter de l'ivresse de l'homme pour rattraper la sottise du pari de son père.

- Le bois de mon père, v'savez il est entreposé dans notre réserve et cette pièce est très humide, si on peut l'appeler comme ça. Vous en tirerez rien du tout de n'tre bois! C'est pour ça qu'il vous l'a proposé, ça lui coûtait pas grand chose. Je voulais vous prévenir parce que je vous aime bien !
- Ahah, ça m'étonne pas té ! Ce coquin là voulait me berner, merci p'tite, je te revaudrai ça ! A la tienne !
- Bah si ça vous intéresse d'avoir de notre bois, je peux vous en amener et de très bonne qualité.
- Tu coupes pas les arbres quand même à ton âge toi ?
- Non mais avec Rufus le charpentier qui m'apprécie beaucoup et sera un jour mon homme comme v'savez, on monte déjà notre affaire. Alors contre dix sous, on peut vous amener des rondins.
- Ça marche gamine, t'es sacrément débrouillarde toi !

Sa mère tandis qu'elles rentraient toutes deux à la maison, la qualifia de maline. Ce qui revenait au même, et qu'on le lui répète la conforta dans l'idée qu'elle pouvait donc être fourbe et louvoyer allègrement. De cela, elle ne chercherait pourtant pas à se corriger. Le monde est fait de requins et il faut posséder quelques griffes pour se défendre après tout.

1138,

- Lady Rose, soyez raisonnable, nous nous sommes déjà trop enfoncées dans la forêt. Ça peut devenir très dangereux.
Sornettes, apprends à t'amuser ma chère Mary ! Oh regarde des champignons sous cet arbre ! Ramassons les !

Délicatement comme elle l'aurait fait si elle avait été accompagné d'une poupée faite toute entière de porcelaine, Mary lâcha la fine main de sa maîtresse et la poussa sur le côté. Elle voulait vérifier que ces aliments n'étaient pas venimeux. Après quelques instants, rassurée sur leur état, elle laissa alors la fillette de six ans collecter les précieux mets et les déposer dans leur panier. Ses gestes étaient doux, elle ne les arrachaient pas purement et simplement, c'est ce trait de caractère qui avait tout de suite plu à la jeune Hawkins six ans plus tôt. En visite au château pour s'enquérir de la bonne santé de sa mère qu'elle n'avait vu depuis plusieurs semaines, elle s'était penchée par curiosité pure sur le berceau du bambin. Leurs regards s'étaient rencontrés et le sourire si angélique que lui avait adressé Rose of Hockering avait conquis le coeur de la dure Mary. Plus les années avaient passé, plus le baron et la baronne s'étaient rendus compte de la complicité que leur fille portait à l'enfant de leur nourrice et dans leur grande bonté, ils n'avaient pas cherché à les séparer. Il fallait bien entendu respecter les convenances et ne pas paraître aussi attachées l'une à l'autre en public, mais même si c'était secrètement Mary avait pu partager tous ses jeux d'enfant ou mieux en créer pour elle. Ayant été à bonne école avec tous ses frères et soeurs, elle amusait comme il se doit sa cadette de dix ans, que ce soit par des grimaces ou à faire des roues à travers la lande ou bien encore à grimper aux arbres. Tout était bon pour la faire rire et qu'elle garde cette insouciance de l'enfance le plus longtemps possible. Le temps de prendre époux et responsabilités viendrait hélas bien vite. Mary veillait sur Rose, comme une mère, ou plutôt une sœur dans leur cas, aurait surveillé son nid sans que rien ni personne n'attire son attention ailleurs. Elle serait son épaule, son soutien à jamais.

D'ailleurs, elles purent le constater au retour de cette promenade champêtre lorsqu'au loin, elles virent un pelage roux. Un renard adulte se dressait devant elles. Très innocente donc encore, Rose attirée par l'animal se mit à courir dans sa direction avec le désir de le caresser. Prévenue du danger que représentait la bête en particulier quand on fonce sur elle, Mary paniqua dans son cœur mais aucunement dans sa réaction. Son calme olympien frappa encore et ayant rattrapé Rose, elle la poussa fermement derrière elle. Dans le même geste, elle se déchaussa de ses épais sabots de bois. Elle les cogna alors l'un contre l'autre en direction de l'animal afin de l'effrayer assez pour qu'il s'enfuie. Ce dernier montrait depuis plusieurs secondes, ses crocs tranchants et une bave fine coulait sur le sol parsemé de feuilles. Elle ne désirait pas le tuer, surtout sous les yeux de sa maîtresse cependant elle n'hésiterait pas à sortir son couteau si la bête bondissait et les attaquait.

- Pars ! Pars bestiole de malheur !

Rassemblant tout son courage, elle fit très lentement quelques pas en avant et frappa ses souliers avec plus de vigueur encore. Les oreilles du renard se dressèrent en arrière et Mary désormais immobile pour ne pas le brusquer, ne le quitta pas des yeux lorsqu'il s'éloigna entre plusieurs chênes et églantiers. Ce fut quelques secondes de silence après le vacarme où la moindre erreur de comportement pouvait leur être fatale, puisqu'en effet l'animal s'assurait par des regards furtifs que l'on ne l'attaquait pas. Quand il fut véritablement hors de portée, Mary se retourna alors vers une Rose livide. La réaction très agressive de cet animal si beau lorsqu'elle avait couru vers lui, l'avait visiblement terrifiée. Elle se jeta alors dans les bras de Mary, il s'agissait de leur toute première embrassade. A partir de ce jour, leur relation déjà bien forte se consolida et la jeune Hawkins lui fit le serment de toute une vie.

- Je vous protègerai toujours maîtresse, jusqu'à mon dernier souffle. Comptez sur moi, quand vous en aurez besoin, je serai là. Même à des lieues de vous, j’accourrai.

Printemps 1139,

- Ainsi tu pars Mary …
- Oui p'tite maîtresse, j'ai aujourd'hui dix sept ans et un immense besoin de découvrir le monde ! Père s'est enfin remué et aide mère à labourer et à semer. Il lui a promis d'être un mari plus modèle. Sa maladie l'a fait réfléchir je crois, je veux plus tirer ses bœufs à longueur de journée à sa place et puis …
- Et puis ? Je ne représente plus rien, c'est cela que tu voulais ajouter ?

Rose du haut de ses sept ans, la fixait sourcils froncés et ses yeux pourtant clairs s'étaient obscurcis. La jeune femme ressentit un pincement au coeur, car il n'était pas si aisé de tout quitter à Hockering et surtout pas sa soeur de substitution. Elle déposa son maigre baluchon à ses côtés pour s'agenouiller devant Rose. Elle osa même lui prendre les mains, après tout le baron et la baronne n'étaient point là pour la gronder sur le respect des convenances dus à leurs rangs si opposés.

- V'savez bien que c'est faux. Je dois fuir celui à qui on a décidé de me marier, v' savez le charpentier . C'est pour ça que je pars en pleine nuit. J'peux plus donner d'excuses. Il n'aura pas le temps de se retourner le pauvre chéri, que pouf … son hirondelle se sera envolée. Non mais franchement est-ce que j'ai l'air d'une hirondelle ?

Le maigre sourire de Rose se transforma en un petit rire franc.

- Ce garçon est travailleur mais sot, tu as bien raison de t'enfuir mais prends garde, moi qui reste pour l'heure l'héritière de ce domaine t'ordonne de me faire parvenir de tes nouvelles.

L'enfant venait de se redresser de tout son long, ce qui amusa grandement Mary.

- Je le ferai, j'apprendrai à écrire même. Je vous l'ai dit, j'aspire à beaucoup mieux maintenant, la vie de paysanne pouah !
- Tu apprendras par conséquent à avoir plus de manières car jusqu'à présent, tu n'as rien d'une dame.

Cette remarque ne vexa absolument pas Mary Hawkins puisque ce n'était là que vérité et le ton en outre était plus que taquin.

- Quand je reviendrai, je serai une vraie lady. Je vous ferai même de l'ombre, on ne saura plus dire, qui est la noble dame de la suivante.

L'adolescente ne croyait pas si bien dire à cet instant … L'avenir lui donnerait plus que jamais raison. Mais à ce nouveau tournant de son existence, tout au contraire Mary doutait terriblement et fit même quelques pas en arrière avant de monter résolument sur son cheval. Un cheval que grâce aux sous économisés depuis tant d'années lui appartenait de droit. Sa chevelure au vent et malgré le froid qui lui meurtrissait les jambes et lui gerçait les lèvres, elle filait désormais sur Londres.





Il était une fois, il y a fort longtemps...à Londres


Octobre 1139,

Milady,

Je suis heureuse de pouvoir tracer moi même ces quelques lignes et de vous donner ainsi de mes nouvelles. Comme vous le savez, jusqu'à présent, c'était l'abbé Douglas, vers qui je me suis tournée dès mon arrivée à Londres, qui vous écrivait pour moi. Cela fait plus de six mois maintenant que jour et nuit parfois j'apprends à lire notre si belle langue ou même le latin,. Je sais donc également écrire aujourd'hui et je voulais vous en faire la surprise. Ne soyez pas horrifiée par mon orthographe, je sais que je dois encore multiplier mes efforts concernant cette discipline. Je ne me relâcherai pas. D'ailleurs, je suis fière d'avoir aussi intégré quelques notions de calculs. Je me sens rassurée que Rufus aussi sot en amour qu'il pouvait l'être, ait su compter pour que nous ne soyons pas lésés de toutes nos ressources quand nous étions enfants. Dans quelques mois, je me sentirai capable de gérer tout ceci, seule et sans aucune aide. Cela ne sera pas de trop d'avoir quelques atouts en mains, car la situation se fait grave. J'ignore si les courriers officiels vous sont déjà parvenus mais dame Mathilde, la fille de notre grand roi Henry vient de débarquer sur le sol anglais. Londres n'est plus qu'un essaim où tout le peuple bourdonne de rumeurs et d'appréhension. Car on dit cette gente dame très arrogante envers la population. Notre bon roi Stephen est jugé mou par ses barons semble t-il, cependant pour les petites gens, cette vulnérabilité et la haine que lui porte le clergé, n'altère pas les souvenirs qu'il a pu laisser. On se souvient ici des repas pris en compagnie des plus humbles, de sa sympathie, de sa simplicité. Le roi a tout l'amour du peuple mais le pays est déchiré. J'ai demandé à monsieur l'abbé de m'expliquer tous les tenants de cette politique compliquée car je suis convaincue que nous allons vivre sous peu des moments historiques. Je vous écrirai à nouveau la semaine prochaine, petite maîtresse si vous me permettez encore cette formule affectueuse.

Que Dieu vous ait en sa Sainte Garde,

Mary.


Juin 1141,

Mary Hawkins dut s'écarter vivement et ainsi raser les murs, pour éviter de se faire happer par la foule. En effet, ils étaient des milliers d'enragés à présent, à prendre la direction de Westminster. Fourches, faucilles et haches en main, ils n'avaient rien de rassurant. Il ne fallut que quelques secondes à la jeune femme pour se rendre à l'évidence, cette manifestation avait pour but d'effrayer l'Emperesse ou peut-être même de la chasser de la Cité. Curieuse de nature et assez agacée par le comportement de leur "Angliae Normanniaeque domina" - ce qui se manifestait chez elle par un froncement de sourcils et quelques insultes murmurées – Mary suivit les insurgés. Celle qui ne cautionnait jamais la colère fit en ce jour d'été une exception. En effet, les pauvres bougres avaient de fort bonnes raisons de se rebeller. A peine le roi Stephen fait prisonnier à la bataille de Lincoln et surtout tout juste sur le trône, Mathilde l'Emperesse avait levé de très lourds impôts et s'était montrée d'une arrogance à toute épreuve, exigeant l'allégeance de la ville. Une vraie harpie, on ne la surnommait plus dans les rues que la « despotique mégère ». Elle ne plaisait absolument pas et allait de toute évidence l'apprendre à ses dépends. Plus les mécontents approchaient du lieu stratégique plus les révoltés étaient d'ailleurs nombreux. Les jours de Mathilde à Londres semblaient comptés. Les cris perçants poussés par la foule étaient pour le moins éloquents. Parvenus à destination, ils mirent leur propos à exécution et à l'aide de leurs piètres outils ils réussirent à forcer les portes et à s'engouffrer dans le palais. Pendant que tous étaient bien entendu tenus à distance par les gardes, Mary qui n'était là qu'en simple curieuse vit tout à coup une porte dérobée s'ouvrir au flan ouest du bâtiment. Sans doute ne vit-elle jamais d'aussi près une aussi grande dame, l'Emperesse montant à bord de sa litière fuyait en catastrophe. A cet instant, la paysanne reconvertie sourit avec le plus grand soulagement et un brin de machiavélisme. Mise au fait de la politique de son temps, elle ne désirait pourtant pas s'en mêler, ceci dit Mary ne pouvait que saluer le départ d'un tyran en jupons. Un départ qui, elle l'espérait, lui rabaisserait pour un temps le caquet et lui rappellerait que tout souverain n'ayant pas conquis Londres et ses sujets n'est jamais véritablement roi ou reine d'Angleterre. C'est une vieille loi.

Novembre 1141,

Au cœur du presbytère de l'église Saint Jean Baptiste, la jeune fille aux nattes blondes recueillie deux ans plus tôt était plus que jamais concentrée sur son ouvrage de couture. C'est ainsi qu'elle rétribuait l'abbé Douglas, par certains travaux : ménage, courses au marché, ou encore la broderie. Son vieux protecteur s'était toujours exclamé face à ses dons d'adaptation et ne regrettait rien depuis le jour de son arrivée. Il savait pertinemment que la jeune Hawkins n'avait pas frappé à la porte de la maison du Seigneur de façon innocente, elle avait été claire dès le début à ce sujet. Les ecclésiastiques sachant lire et écrire, elle désirait apprendre coûte que coûte pour ne plus avoir l'étoffe miséreuse d'une paysanne. Une sorte de contrat suivie d'une poignée de mains avait scellé leur accord. Ils se rendaient mutuellement service depuis, comme ils en avaient convenu et à présent par ses petits travaux, Mary gagnait même quelques écus. C'est d'ailleurs au sujet de ses créations, que l'abbé Douglas hésitait à faire irruption dans le presbytère. Sa foi lui interdisait bien d'être égoïste cependant il ne pouvait chasser la peine qu'il avait à se séparer de la jeune fille. Il inspira profondément une dernière fois, avant de faire grincer les portes de l'église et de se diriger vers elle. Mary redressa simultanément la tête et lui adressa un sourire charmant comme toujours.

- Voulez-vous que je fasse griller les marrons mon père, ça nourrira nos orphelins tout en les réchauffant.

Elle était déjà presque levée, quand l'abbé Douglas la retint par le bras.

- Plus tard, mon enfant, reste un peu avec moi, j'ai à te parler.

Intriguée, Mary obtempéra et plongea son regard dans celui de l'ecclésiastique qui tout au contraire fuyait le sien. Attitude qui alarma légèrement Mary.

- Ai je commis un acte que vous réprouvez ? Dois je faire pénitence ?

Le père ne put réprimer un petit rire.

- Tu es allée à confesse ce matin et hormis t'être adonnée deux fois à la fourberie entre temps, je ne vois rien à te reprocher. Tu es d'ailleurs pardonnée d'être aussi futée que le Malin.
- Mon père, vous savez bien que je ne rougis pas, même sous les remontrances.
- Ah ça ! Tu es un véritable roc que rien n'ébranlerait et j'irai même jusqu'à te comparer à un bloc de glace, comme on en a pu trouver dans la Tamise, il y a cinquante ans de cela. Un mois de février particulièrement rigoureux.

Mary osa alors se montrer insolente et surtout taquine pour détendre l'atmosphère et que l'abbé ose lui apprendre ce qu'il n'osait pas lui dire.

- C'est mal de me faire des compliments, je pourrais succomber au péché d'orgueil par votre faute.

Sa répartie eut l'effet escompté et parut amuser son interlocuteur qui se lança enfin.

- Ma fille, tu as été remarquée à la cour grâce à tes nombreux talents. J'ai appris aujourd'hui qu'un des modèles de robe que tu as confectionnés a été porté par l'une des plus grandes baronnes du pays. Les plus importantes familles étaient réunies pour célébrer la libération du roi. Dieu me pardonne de parler de frivolités, mais le succès a été tel que sachant que tu es ma protégée, lady Beatrice Mortimer m'a chargé de t'offrir en son nom une place de couturière dans sa suite. Elle voudrait que tu la rejoignes sans plus tarder.

Une telle place est inespérée lorsqu'on se nomme Mary Hawkins, nom insignifiant, née à Hockering, endroit si isolé qu'il en est tout aussi insignifiant. Quel chemin parcouru depuis les terres boueuses de son champ, ses mains devenues fines et n'étant plus couvertes de cales le lui prouvaient d'ailleurs chaque jour. Un sentiment de fierté mêlé à la tristesse d'abandonner l'abbé Douglas la submergea. Cependant, pouvait-elle refuser une telle offre ? Non. Il s'agissait d'une récompense amplement méritée pour des heures d'instruction acharnées.




Il était une fois, il y a fort longtemps...à Winchester


25 décembre 1141,

La couturière après avoir effectué une reprise à l'ourlet de la robe se redressa et fit quelques pas en arrière. Sa nouvelle maîtresse qui la portait en lissait l'étoffe et semblait par son sourire radieux, très satisfaite de sa toilette. Mary put respirer, il s'agissait de sa première confection au sein de la cour et bien qu'elle ne le montrât guère, la peur d'échouer l'avait tenue éveillée toute la nuit. Lady Beatrice si enjouée qu'elle était par son travail et à peine plus âgée que Mary, s'était d'ailleurs hasardée à lui faire au fil des jours des confidences. Sans connaître parfois un visage, la jeune Hawkins pouvait mettre un secret sur un nom illustre. Il faut dire que tout en chacun est amené à davantage se confier à quelqu'un qui parle peu et écoute plus qu'à une colporteuse de ragots. Lady Beatrice en étant une, elle ne désirait guère apparemment s'en remettre à une autre. Elle devait apprendre en ce jour particulier que la confiance qu'elle avait mise en sa nouvelle employée ne serait pas trahie. En effet, tandis qu'à présent Mary l'aidait à coiffer ses cheveux, la porte s'ouvrit tout à coup et laissa place à l'époux de la comtesse. Ce dernier nommé Hugues de Mortimer, baron de son état serviteur zélé d'Etienne de Blois depuis toujours était un homme aux traits sévères. Il effrayait très souvent et sa guerre avec la famille le Despenser était connue de tous, par tous les coups bas qu'elle engendrait. Une question d'héritage que Mary avait enfin compris grâce à lady Mortimer. Cependant ce ne fut guère par rapport à ces querelles intestines, que la colère se refléta soudain sur son visage, tandis qu'il s'avançait vers son épouse.

- Par tous les saints ma mie, ôtez immédiatement cette robe !

Mary déglutit et détailla à nouveau la robe de sa maîtresse. Elle l'avait cousue de façon à être digne d'être portée en ce jour de gloire. Elle était conçue avec les plus beaux brocarts et ainsi richement vêtue, lady Beatrice ferait très certainement honneur au roi et aux festivités qu'il avait organisées pour son second sacre. Que pouvait-donc reprocher le lord à cette toilette ? Les mains de la jeune fille se firent tout à coup bien moites, pourtant elle se refusait à imaginer le pire : l'éviction de la cour. A ses côtés, la baronne semblait tout aussi contrariée.

- Je ne comprends point Hugues, pourquoi vous déplait-elle ?

Son époux s'approcha plus encore et froissa le col de velours noir d'une façon tout à fait dédaigneuse.

- Voyez l'échancrure, n'est ce pas une raison suffisante ? Pensiez-vous pouvoir commettre le même délit que ma première épouse et convoler avec un autre ? Je ne connais hélas que fort bien les effets qu'une jolie poitrine ainsi exposée peut avoir sur les pauvres hommes que nous sommes. Une danse avec un coq plus jeune et plus agréable à regarder que moi et c'est la dame qui s'envole !

La couturière demeura quelques secondes bouche bée face à cette crise de jalousie sans précédent. Elle savait que l'abandon et l'humiliation qu'avait infligé sa première femme au lord restait encore très cuisante, mais à ce point ça dépassait l'entendement. Elle fut tout au moins rassurée que ce ne soit pas sa robe mais le décolleté jugé trop pigeonnant qui le dérange. Cependant, elle décida de s'effacer sur la pointe des pieds car cette dispute amoureuse ne la concernait absolument pas. Elle savait qu'elle ne devait pourtant pas partir sans leur permission et que sans doute on lui demanderait donc certaines retouches, mais elle prit sur elle de quitter cette pièce. Les occupants ne s'en rendirent compte que quelques instants plus tard.

- Je ne saurai souffrir que vous m'insultiez et évoquiez des doutes sur ma vertu, surtout devant ma domestique.
- Et moi je ne saurai souffrir que vous paraissiez habillée comme une catin ... Petite, arrangez moi cette robe tout de suite !


Leurs regards se posèrent alors dans le vide et ils réalisèrent le départ de la jeune Hawkins. Convaincu qu'il était par sa nature paranoïaque qu'elle avait feint ce départ, il continua à parler tout en baissant le son de sa voix au fur et à mesure qu'il s'approchait de la porte. Porte qu'il ouvrit brusquement pour la surprendre. Il fut alors plus que jamais surpris de découvrir que personne ne se trouvait sur le seuil, surpris et satisfait.

- Ma mie vous avez engagé une perle, cette petite est la discrétion même. Je dois vous avouer que tout ce que je vous ai rapporté ces derniers temps était particulièrement faux.
- Oh, n'avez-vous donc pas honte ?


Face au petit rire taquin de son épouse, Hugues de Mortimer haussa les épaules et succomba à sa minauderie par un sourire. Il était à présent tout à fait apaisé. Ils formaient au final un couple soudé et amusant dans leur intimité.

- Que voulez-vous, cette fille est maline je l'ai vu dès son arrivée. En outre, je connais votre manie de rapporter tout ce que je vous confie. Ce n'est pas la première fois que je teste l'une de vos suivantes, ces fouineuses ont toutes été chassé, souvenez-vous.

Sa femme adopta alors une mine bougonne.

- Mais depuis plusieurs jours et pourtant je suis à l'affût de tous les commentaires, personne ne semble être au courant de mes mensonges. Ce qui signifie que cette petite est fiable et c'est une très bonne chose !

Sans que Mary le sache le moins du monde, ce piège qui pouvait paraître grossier au premier abord et dans lequel elle n'était pas tombée, allait faire des ricochets imprévisibles.

Au cours de l'année 1142,

Sous sa cape, Mary tenait le précieux pli remis quelques minutes plus tôt par une comtesse de la cour. Des mois auparavant, elle avait été mise au courant par lord Mortimer du traquenard avorté qu'il lui avait tendu et par la même occasion, qu'elle avait donc acquis sa confiance. Depuis, le lord ne cessait de chanter ses louanges dès qu'il le pouvait et dans le même temps, se vantait donc de la sélection efficace de sa domesticité ainsi que de celle de son épouse. La jeune Hawkins avait été alors "prêtée" de nombreuses fois par lady Beatrice à certaines de ses plus proches amies. Si au cours des premières semaines, il ne s'agissait que de confectionner des atours à ces dames, bien vite elles lui confièrent d'autres tâches. Voilà pourquoi cette nuit là, Mary avait troqué ses habits de femme en frusques d'homme. Elle devait remettre un message de la plus haute importance à un baron et ce sans éveiller aucun soupçon. A pas de loups, scrutant les alentours, elle se dirigeait par conséquent vers les appartements du dit seigneur. Lorsqu'elle parvint à la porte dérobée que la dame lui avait désignée, elle gratta de façon irrégulière. Un homme encapuchonné restant sur le seuil ouvrit à peine la porte et tendit la main pour réceptionner la missive. Tandis qu'elle s'apprêtait à la lui remettre, un détail sauta aux yeux de Mary. En effet, comme tout lord digne de ce nom ce dernier aurait dû porter un sceau avec ses armoiries à l'un de ses doigts. Or il n'en portait pas, ce manquement était surprenant. Prise de doutes, elle s'avança et fit tomber exprès le pli à ses pieds. L'homme dont les yeux étaient dissimulés par son capuchon ne s'en aperçut que trop tard. Mary qui agenouillée, voyait la moitié de son visage imberbe reconnut la cicatrice à la joue que portait le marmiton d'un autre lord, un noble ennemi à la dame. Sans doute voulait-on intercepter le courrier pour la compromettre. Que le contenu ait été politique ou de toute autre nature, il faudrait passer sur son cadavre désormais pour qu'elle cède cette missive. Elle n'aimait pas faillir.

- Attends une minute, je te reconnais toi ! Tu diras à ton maître que son heure de gloire n'est pas pour ce soir !

Ayant à nouveau la missive entre les mains, elle s'éloigna de quelques pas mais bien sûr la partie ne fut pas aussi aisément gagnée. Le domestique des cuisines la saisit par l'un des bras et força sur sa paume serrée à l'extrême. Le parchemin était d'ors et déjà froissé comme jamais mais s'il parvenait à s'en saisir, son émissaire saurait tout à fait le lire. Il n'était pas non plus question de le déchirer, si l'on récupérait les morceaux, on pouvait les reconstituer. Mary ne voyait qu'une solution pour sauver la situation mais il fallait parvenir à faire un geste. Or l'étreinte autour de son poignet lui coupait littéralement le sang. Elle s'efforçait de ne pas crier afin de ne pas ameuter la cour, elle gardait toujours à l'esprit que sa mission devait être discrète. Dieu sait pourtant qu'il est difficile de ne pas réclamer de l'aide aux prises d'un tel rustre. Il fallut que la couturière rassemble tout son sang froid pour ne pas céder à la tentation, tandis que son agresseur lui écorchait littéralement la peau des doigts, de ses ongles crochus. Pour se dégager, elle usa donc d'une technique vieille comme le monde mais pourtant très efficace. Elle assena un coup de pied terrible au haut de chausses de l'homme et ce dernier se plia tout à coup en deux. Sans plus attendre, la jeune fille porta le courrier au sceau de cire à sa bouche et malgré le goût infect que cela lui occasionna, elle mâcha et remâcha plusieurs fois avant de pouvoir avaler.

- Viens la chercher maintenant grand nigaud, même en m'éventrant tu ne verras jamais ce que ça contenait.

Et tandis que l'autre se tordait encore de douleur et essayait de marcher dans sa direction sans grand succès, elle partit à pas de fourmis afin de le ridiculiser un peu plus.

- A ta place, plutôt que de m'attraper, je chercherai à savoir ce que je vais dire à lord Duneagle pour éviter ses coups de bâtons, tu sais !

La jeune paysanne ignorait encore, qu'un très grand seigneur du royaume venait d'assister à cette scène et n'en avait rien perdu depuis sa cachette. Elle allait cependant l'apprendre bien assez tôt.

*************************************

La boule au ventre d'avoir commis une quelconque imprudence dans son service, Mary arpentait l'antichambre de l'évêque de Winchester : Henri de Blois. Cet homme qui naviguait en eaux troubles et changeait de camps, comme d'autres changent de chemise ne pouvait l'avoir convoquée en cette heure très tardive, sans une fort bonne raison. Et quel motif aurait donc le frère cadet du roi de s'entretenir avec une gueuse ? Malgré son ascension fulgurante pour une personne de sa médiocre classe sociale, la jeune Hawkins n'en oubliait pas pour autant ses origines. Ce n'est pas parce qu'elle côtoyait les grands, qu'elle en était une. Être ainsi priée pour ne pas dire obligée de se rendre à une audience quasi secrète avec l'évêque n'augurait rien de bon dans sa logique et qui aurait pu la contredire à cette minute ? Mary se remémora ses instants de fourberie depuis son arrivée et s'inquiéta davantage. Elle savait pourtant pertinemment que cette cour était faite de requins et qu'Henri avait des yeux et des oreilles partout. Elle avait osé en outre quelques semaines plus tôt, contrecarrer les plans d'un baron et s'était attirée ses foudres ... Elle ne pensait pas ce dernier aussi stupide pour s'être dénoncé et la dénoncer car par là même il aurait dû avouer ses sombres desseins, cependant il était si aisé de la faire renvoyer et même de la faire incarcérer et exécuter. Il lui suffisait d'avoir inventé une conspiration pour y parvenir. Elle n'était rien et sa parole ne pèserait pas lourd. Mortifiée, Mary s'assit malgré tout voulant faire preuve de courage si on lui annonçait sa mort prochaine. Lorsqu'on lui fit signe d'entrer dans la pièce où se trouvait ce membre prestigieux de la famille royale, son cœur d'habitude si calme s'accéléra. Elle s'efforça de ne pas trembler quand mise en sa présence, elle s'inclina pour baiser son anneau. La demi clarté qui englobait cette immense pièce causée par un feu de cheminée s'estompant, ne fit rien pour rassurer la couturière.

- Mary Hawkins, c'est bien cela ?
- Oui Monseigneur.

Sa voix était comme enrouée tant l'appréhension lui nouait la gorge. Il lui indiqua un siège à ses côtés.

- Prenez place.

Elle obéit et aurait pu le bénir car elle se sentait fléchir malgré toute sa bonne volonté et sa dureté habituelle.

- Vous avez fort contrarié lord Duneagle qui contrairement à lord Mortimer parle de vous en de très mauvais termes. Vous seriez cause d'une infection provoquée par une aiguille à coudre plantée dans la peau de sa femme, il prétend que sa mort récente est due à ça. Il a voulu me démontrer que vous avez été engagée par un de ses ennemis pour assassiner son épouse. Un homme est prêt à témoigner dans ce sens. Vous ne serez pas surprise d'apprendre qu'il réclame votre renvoi immédiat, que vous soyez rasée, fouettée et jetée dans un couvent.

La voilà fixée ! Il fut très ardu de ne pas pâlir à tout ce chapelet de volontés.

- Qu'avez-vous à répondre à ces accusations ?

Mary fut particulièrement stupéfaite qu'on lui demande de fournir sa version des faits. Sans doute était-ce là une question de principes et rien d'autre mais elle ne s'en exclama pas moins pour autant.

- Qu'elles sont fausses ! Je n'ai jamais travaillé pour lady Duneagle, Monseigneur. Je note scrupuleusement toutes les commandes qui me sont faites, les personnes de ma condition compte chaque écu. Je me souviendrai d'avoir été au service d'une aussi grande dame.

Le silence lourd qui s'installa alors, lui broya davantage les tripes mais aucune pâleur ne s'était emparée d'elle. S'attendant à ce que des soldats viennent la mettre en geôle, elle restait digne, raide comme la justice sur son siège. Mais curieusement plutôt que de donner ses ordres, Henri de Blois parut détourner le sujet de la conversation.

- Comme vous devez le savoir, j'écoute tout, observe tout et retiens toute chose qui me semblerait utile dans cette cour. Je suis donc particulièrement satisfait lorsque je croise dans ces corridors, une personne me ressemblant sur ces points.

Mary dont le regard fixe était posé droit devant elle, se détourna tout à coup pour s'imprégner des traits de l'évêque. Elle le dévisagea même littéralement.

- Ne soyez pas vexée d'apprendre que malgré toutes vos précautions qui surpassent parfois l'habileté de mes soldats, j'ai pu assister à votre altercation avec cet autre domestique.

D'autres qu'elle auraient pu rougir face à cet aveu, ce grand seigneur l'avait donc vue maltraiter les parties génitales du marmiton et s'adresser à lui comme une charretière. Pourtant, elle n'en fit rien préférant se focaliser sur l'aspect positif puisqu'en effet, l'évêque savait donc sa parfaite innocente dans l'affaire. Cette attitude froide parut plaire à son interlocuteur.

- Je suis également ravi de voir que depuis le début de cet entretien, votre visage reste de marbre. Aucune émotion ne semble se matérialiser chez vous. C'est un grand atout, un très grand atout.

Sur ces entrefaites, l'évêque se leva de son semblant de trône et fit quelques pas dans la pièce avant d'en venir au but.

- Je me charge de ce soi disant témoin et de faire taire les prétentions de lord Duneagle à votre sujet damoiselle Hawkins.

C'était inespéré mais malgré tout Mary fronça les sourcils, que désirait-il en échange ?

- Je voudrais en contrepartie que vous soyez mes yeux et mes oreilles dans la domesticité et que vous me fassiez des rapports réguliers. La politique se trame très souvent en coulisses et ce sont les serviteurs qui servent d'intermédiaires et de messagers. C'est une demande de bons procédés et non pas un chantage.

La jeune Hawkins n'était pas vraiment convaincue, mais puisque le service demandé était de ses compétences, elle agréa.

- J'accepte Monseigneur.

Il la raccompagna jusqu'à la porte qu'elle avait empruntée pour venir. C'est une fois à l'extérieur, qu'elle ne réalisa véritablement qu'elle était désormais une espionne. Une existence de dangers s'offrait à elle et contrairement à ces messieurs, elle n'en fut pas le moins du monde excitée. Pourtant, maintenant qu'elle avait accepté, elle ne pouvait faire marche arrière. Mary Hawkins ne se doutait pas encore que son ancienne maîtresse Rose suivrait très bientôt ses pas et pour le compte de la même personne.

1146,

Milady,

Je suis plus que jamais enthousiaste et impatiente à la seule pensée de nos prochaines retrouvailles. Votre lettre m'apprenant votre imminente arrivée à la cour m'a si surprise que rassemblant toute mon audace, j'ai pris congé de ma maîtresse actuelle. Lady Beatrice comme j'ai pu maintes fois vous le confier est une dame agréable, cependant je n'aurai plus eu autant à cœur à la servir vous sachant dans les mêmes murs. Elle a compris que ma loyauté et mon amitié envers vous étaient sans failles, elle s'est dite peinée mais si je ressentais une certaine culpabilité, il n'en est plus rien aujourd'hui. Je prie Dieu que la route entre Norfolk et Winchester vous soit agréable. J'espère que votre père trop tard conscient du présent des Dieux que vous représentez, aura mis des gardes à votre protection pour éviter les embûches. Veillez sur vous maîtresse et ne doutez point, vous parviendrez à réconcilier le comte votre père et le roi. Vous êtes une personne aux multiples talents dont le plus sûr est l'intelligence. Je crois en vous.

Votre fidèle Mary.


1150,

La suivante de la baronne of Hockering passa entre plusieurs gardes et pénétra dans la chambre de sa maîtresse. Elle la trouva prostrée à la fenêtre et ne put que compatir. En effet, Rose était libre officiellement mais aussi gardée qu'une prisonnière par l'évêque de Blois. Ayant après le succès de sa mission désiré qu'elle espionne également pour lui, elle ne s'en était donc pas retournée à Norfolk. Toutes deux demeuraient là au service de l'évêque assujetties à son bon plaisir. Si Mary en souffrait, ce n'était pas pour elle, elle s'y était accoutumée, mais bien pour la douce Rose. Cependant, jamais sa maîtresse ne lui avait paru aussi désemparée et la jeune Hawkins devina aisément quelle était la raison ses soupirs, ou davantage qui.

- Messire de Parthenay reviendra peut-être un jour qui sait, maîtresse ! Vous avez tort de vous rendre ainsi malheureuse alors que bien d'autres jeunes hommes se damneraient pour l'un de vos regards.
- Je ne vois guère pour quelle obscure raison, tu me parles de Guillaume de Parthenay. Je ne pensais pas à lui.

Mary sourit face à ce déni. Sa maîtresse devait peut-être encore accepter ses sentiments à son égard. Maîtresse qui sut merveilleusement bien retourner la situation pour embarrasser sa suivante.

- Parlons davantage de son compagnon, comment se nomme t-il déjà ? Chrétien de Tarbes ...
- De Troyes.

Rose donna du coude à Mary et lui adressa un clin d'oeil complice.

- Où caches tu les lettres qu'il t'envoie ?

La suivante leva les yeux au ciel avec une mine faussement exaspérée et lui désigna un petit coffret non loin de sa couche. La baronne se rua vers l'endroit indiqué et ayant pris une lettre au hasard parmi le tas qui s'amoncelait au fil des semaines, entreprit de réciter la prose enflammée tracée sur le parchemin.

" Vos yeux brillants comme escarboucles ont su bouleverser mon âme. Elle n'est désormais plus qu'un navire échoué sur la grève dont vous seule pourrait ramasser les débris, votre absence me tue. Je ne cesse de murmurer au vent votre nom et cherche au lointain l'écho de votre propre voix ... " - Tu l'inspires comme personne, tu es une vraie muse.

Mary pliant le linge de sa maîtresse, haussa les épaules.

- Ça lui passera, vous verrez. Les passions sont des feus qui s'éteignent aussi vite qu'ils se sont embrasés.

En effet malgré le plaisir qu'elle prenait à lire les lignes de son admirateur, la suivante ne se faisait guère d'illusions. La mer qui les séparait ne leur laissait aucune chance de vivre effectivement une quelconque relation un jour. Jusqu'à présent, dans ses amours, Mary ne s'était pas le moins du monde enflammée. Que ce soit à Londres ou à Winchester, ces hommes avaient été de passage dans sa vie, de simples aventures ! Il lui fallait bien plus qu'un écrivain pour la faire chavirer, en outre, elle ne désirait pas avoir des rapports charnels avec lui. Elle aimait être son inspiratrice et être bénéfique à sa carrière. Si un jour les récits amoureux qu'il écrivait passait à la postérité, elle en serait à sa petite échelle un peu la cause.

On ouvrit tout à coup les deux battants à la porte et les dames qui baignaient encore dans une atmosphère sereine se tendirent simultanément. L'évêque de Winchester s'invitait chez elles. Le crépuscule tombait déjà mais qu'importait apparemment qu'elles aient été en tenue de nuit. Parvenu devant elles, elles exécutèrent une révérence et attendirent ses désirs.

- Baronne, je n'ai que très peu de temps, permettez que j'aille droit au but. Je voudrais que vous partiez dès demain à la cour du roi de France et que vous me rapportiez tout ce qui sera utile au roi. Surveillez les affaires de l'intérieur et si vous découvrez un quelconque danger pour la couronne, agissez.

Mary Hawkins osa alors formuler humblement une requête. Il était hors de question qu'on les sépare.

- Monseigneur, puis-je l'accompagner ?

Après avoir réfléchi quelques instants, Henri de Blois acquiesça et quitta les appartements. Toute la soirée, les deux jeunes femmes restèrent interdites, envisageant en silence leur avenir au sein d'une cour étrangère.






Il était une fois, il y a fort longtemps...en France


Blois 1151,

Dans tout périple de grande envergure, il faut bien entendu des lieux de replis ou de soutien. Comme une évidence donc, en tant que fils aîné du roi, le sire Eustache et son épouse Constance de France firent un très bon accueil à Rose of Hockering. Durant leur séjour, leurs hôtes contèrent par le menu ce qui s'était déroulé durant les deux dernières années contre Mathilde l'Emperesse et contre son fils Henri Plantagenêt. Tous ces récits donnaient le tournis à Rose que Mary soutenait comme il se doit, tentant de ne rien oublier de ces précieuses informations et de lui insuffler la force qui lui manquait pour continuer leur bataille à deux contre des milliers. Très souvent mais toujours loin de sa maîtresse, la jeune Hawkins était elle même assaillie de doutes. Elles ne réussiraient pas, leur lutte était sans espoir, elle ne le savait que trop ... mais était-ce une raison pour baisser les bras ? Au moins auraient-elles essayé et peut-être que malgré tout leur acharnement paierait un tant soit peu. Elles demeurèrent à Blois plusieurs jours et au matin de leur départ, tandis que le seigneur Eustache s'était absenté pour une affaire urgente, dame Constance la fit demander auprès d'elle. Encore une fois, une entrevue très étonnante si bien qu'elle crut mal comprendre les propos du serviteur.

- Sa Seigneurie réclame la baronne ?
- Non damoiselle, elle réclame VOTRE présence.

Intriguée, Mary suivit donc à travers le château, le domestique zélé qu'elle avait toujours vu dans l'ombre de la dame des lieux. Sans doute Constance de France devait-elle compter sur cet homme autant que Rose pouvait s'appuyer sur elle. Lorsqu'elle fut introduite dans l'antichambre de la soeur du roi de France, elle s'inclina comme il se doit et encore stupéfaite demeura pratiquement adossée à la porte.

- Approchez vous, je vous prie.

Mary fit une énième révérence et obéit à la princesse de France. Cette dernière tenait entre ses mains un parchemin scellé de ses armoiries.

- Je vous ai fait venir car malgré les apparences, je suis recluse par mon mari dans ce château tout autant qu'en Angleterre d'ailleurs. Je n'ai aucun moyen de faire parvenir une missive à mon royal frère. Tout mon courrier est lu. Vous êtes ma seule chance ...

D'une main quasi tremblante, la noble dame lui tendit le courrier. Mary hésita pour d'excellentes raisons.

- Votre altesse, je suis honorée de votre confiance et je ne sais comment j'ai pu la mériter ...
- J'ai longtemps observé votre comportement envers la baronne of Hockering, un comportement exemplaire et mon oncle de Blois lors de nos brèves rencontres, m'a parlé des quelques services de taille que vous lui avez rendus. Vous êtes discrète et je ne vois pas à qui d'autre confier cette mission. Je vous en prie.

Qu'une fille, sœur et bru de roi la prie d'accepter ce qu'elle lui demandait, n'arrive pas tous les jours dans l'existence d'une misérable souillon. Cela la flatta malgré tout.

- Mais altesse, jamais je ne pourrais parvenir jusqu'au roi, votre frère. Je ne suis qu'une ... paysanne !

Appelons un chat, un chat après tout et c'était bien cet obstacle là qui la faisait hésiter.

- N'avez-vous pas décidé en compagnie de lady Rose de prendre parfois sa place, au cours de certaines missions.
- Si fait ...
- Dans ce cas, vous avez votre réponse. Prenez. Je saurai vous montrer un jour toute ma reconnaissance.

Mary qui ne trouvait pourtant pas la solution aussi aisée à accomplir, se décida. Elle pinça tout d'abord la lettre de ses doigts, avant de la tirer à elle. Elle n'avait plus rien à avancer pour refuser, le désarroi de la princesse était tel, qu'elle ne pouvait que céder. Depuis, Mary espère pouvoir approcher le souverain français pour lui remettre la missive, que ce soit dans sa peau ou dans celle de Rose. Mais cette mission ne semble pas plus facile que les autres.

Cour du roi Louis VII, 1151

Mary bifurqua brusquement à gauche afin de semer la petite fouine qui ne cessait de la suivre. Dans une roulade, elle se dissimula dans des bosquets et attendit. Luce Lejeune, telle était le nom de la suivante de Constance de Castille. Depuis leur arrivée, depuis donc plusieurs semaines maintenant, cette petite s'était révélée être une véritable sangsue. Cette dernière avait tenté de la flatter et avait tenté parfois bien maladroitement de la faire parler sur certaines aventures imaginaires. En somme, en plus d'être terriblement agaçante et envahissante cette jeune fille était qui plus est dangereuse. Elle ne la quittait plus d'une semelle et plus les jours passaient, plus la suivante de Rose devait jouer de sa malice pour disparaître de sa vue, elle ne la laissait vraiment pas un instant en paix. Une telle attitude ne pouvait qu'attiser la méfiance de l'anglaise. Quand la frimousse de la brunette dépassa le mur du château, Mary abaissa davantage la tête tandis que l'autre scrutait les alentours du regard. Là parmi les hautes herbes, Mary la fixa sans que l'autre ne le sache de son œil le plus noir. Cette pécore ne lui plaisait absolument pas. Qu'était-elle donc ? Une espionne elle aussi mais du camp ennemi ? Sa volonté d'être chaperonnée à la cour par une aussi brillante et zélée servante n'avait pas trouvé preneur. Cette explication ne l'avait pas persuadée. S'il fallait s'en débarrasser prochainement, comme pour d'autres d'ailleurs qui oserait mettre leur grande entreprise en danger, la suivante n'hésiterait pas. C'était dit et convenu ! N'avaient-elles donc pas en compagnie de Rose, carte blanche de l'évêque de Winchester ? Mary était décidée à en user sans aucun plaisir mais bien décidée tout de même. Pour une simple paysanne ayant réussi à atteindre la confiance des grands, on pouvait en effet peut-être craindre beaucoup. Mary Hawkins était plus que jamais disposer à ne pas détromper Henri de Blois, lorsque ce dernier l'avait qualifié de personne de sa trempe.





Dernière édition par Mary Hawkins le Mar 15 Jan - 21:35, édité 60 fois
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Aliénor d'Aquitaine

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MessageSujet: Re: Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié   Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié EmptyJeu 13 Déc - 4:04

Aliénor d'Aquitaine  a  dit:
Lisaaa **, bah tu vois je trouve qu'Emilie fait 10 fois mieux que Nathalie mdr (attention au tragique par contre XD)

Par contre attention le code pour l'histoire est pas bon (oui je suis freaking control sur ça tu n'y couperas pas lol)
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MessageSujet: Re: Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié   Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié EmptyJeu 13 Déc - 8:59

Henri Plantagenêt  a  dit:
Je trouve surtout qu'Emilie au final passe mieux que Katrina et ses tenues de guerrière surréalistes mdr le changement d'avatar (que je ferai dans la journée pour les PV) était finalement une très bonne idée 8D (puis j'adore la citation en début de fiche, possible que je te l pique pour Léandre *ZBAF*)

BIEEEEEEENVENUE PARMI NOUS en tout cas, je suis trop contente que tu aies pris ma petite Mary qui est un PV que j'aime beaucoup (comment ça j'adore tous mes PV, non c'est faux mdr), et pour ce début de fiche qui donne trèèèès envie de lire la suite ** ** **

Bon courage pour le reste de la fiche, j'ai hâte de te valider **

(tu vois, finalement tu l'as eu ton accueil en fanfare ! mdr J'essaye encore de trouver les confettis ! mdr)
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MessageSujet: Re: Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié   Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié EmptyJeu 13 Déc - 9:33

Invité  a  dit:
Suspect Je me frotte les yeux. C'est bien Lili? LA Lili? Zalie?

TOI? JOUER UNE GUEUSE? eeuh

:P Bienvenue ma poupette ** Ravie de te voir parmi nous, et que tu aies pu faire ton choix \o/ Enfin une autre anglaise avec moi, va falloir qu'on soit copines, you and me What a Face

Bon courage pour la rédac de ta fiche :D
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MessageSujet: Re: Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié   Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié EmptyJeu 13 Déc - 13:33

Invité  a  dit:
Cess : Voilà qui est arrangé pour le code, chef What a Face Alors oui pour Natalie, je le pense aussi maintenant, c'est juste que je trouve qu'elle parait froide dans le regard voire glaciale, mais c'est vrai que les robes ne vont pas super bien à une gueuse. mdr On est d'accord. green

Cha : Oui t'as vu, ça change un peu de Xena la Guerrière. mdr Non vraiment l'actrice était mignonne avec ses petites tâches de rousseur mais y'avait trop peu de tofs et sur ses gifs, c'était super violent parfois, du coup voilà. mdr Allez vas y pique la citation pour Léandrounet. ** Et tu as bien raison d'aimer cette petite Mary en tout cas, plus je pense à son histoire (qui ne sera pas tragique mdr ) plus je l'aime et la trouve chouette. green

Cie : Oui c'est moi cache J'ai décidé de découvrir d'autres horizons et d'autres classes mdr Je ne suis la filleule de personne, je ne veux pas me venger et je suis une gueuse dans cette peau là, admire comment j'arrive à me recycler ! Cool Et oui pour le liiiiiiiiiiiiien hein What a Face Je trouvais les rangs des anglais un peu trop moins garnis que les autres, je viens te tenir compagnie et on a intérêt à se faire un lien de malade. **
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MessageSujet: Re: Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié   Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié EmptyJeu 13 Déc - 19:43

Invité  a  dit:
Tu veux être ma filleule? green

Sans le pseudo, je t'aurais pas reconnue.... pliz
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Sybille de Déols

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MessageSujet: Re: Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié   Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié EmptyMar 1 Jan - 17:21

Sybille de Déols  a  dit:
Waouuh, Lisa en gueuse ! super
Bonne année à toi et bienvenue sur LOT ! ** (je ne compterai pas combien de fois que j'tai souhaité bienvenue et surtout re-bienvenue sur un forum, sale schizo What a Face )

J'ai hâte d'en lire plus sur Mary (elle a un prénom tellement classe aussi... Cool *je sors*)
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MessageSujet: Re: Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié   Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié EmptyMar 1 Jan - 18:22

Thibaud de Blois  a  dit:
Bonne année!

vivement qu'on puisse comploter avec l'une de nous deux en gueuse mdr

A très vite!
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MessageSujet: Re: Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié   Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié EmptyMar 15 Jan - 18:31

Invité  a  dit:
Bonsoir bonsoir ! Voilà mon roman est posté ! mdr super

Pas de drames, pas de vengeance, une gueuse et une nana qui a couché plusieurs fois, vous avez vu ça un peu ? :P

J'espère avoir bien saisi en tout cas Mary. :) Je suis désolée s'il y a quelques couacs historiques - oui l'Angleterre du XIIème n'est pas ce que j'aie étudié le plus :P - j'ai fait les trois quarts de ma fiche dans le sud avec quelques infos chronologiques et de caractère sur mon coupain historia. :P J'ai vérifié certaines choses avant de poster ici, je pense que ça devrait aller mais si ce n'est pas le cas, ne me lynchez pas :P

Bref à vous les studios. green
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Henri Plantagenêt

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MessageSujet: Re: Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié   Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié EmptyMar 15 Jan - 20:32

Henri Plantagenêt  a  dit:
Bonjour bonjouuuuuuuuur ma chère Lisa, je suis plus que ravie de te voir sur le forum encore une fois et en plus... Autant le dire direct, j'ai ADORE ta fiche ** ** de bout en bout, le personnage de Mary est formidablement respecté, ta fiche est super agréable à lire, elle est parfaitement insérée dans son contexte historique, y a même la prise de Londres par Mathilde et le soulèvement du peuple pour la faire dégager, c'est parfait ! ** son apprentissage avec l'abbé Douglas, sa relation avec Rose, sont superbement décrits, les liens avec Blois, Chrétien, Constance de France et Luce c'est parfait aussi, bref, je n'ai rien à redire sur cette fiche à part une toute petite chose que je te demanderais de modifier... La présence de Guillaume d'Aumale :P De deux choses l'une : ou bien Richard Armitage t'attire irrémédiablement au point de t'inventer toute seule un lien avec le PV, soit tu as tout simplement oublié qu'il était en PV, sachant qu'on avait parlé de lui lorsque tu hésitais encore... mdr

Bref, toute ta fiche est parfaite, simplement (et j'en ai parlé avec Cess) on est pas trop d'accord pour que tu t'inventes un lien avec un PV sans nous consulter, pas vis à vis de nous nécessairement mais pour le futur joueur qui aurait peut-être une conception différente de Guillaume et préférerait peut-être qu'il n'ait pas fait confiance à Mary justement... Il aura déjà quatre liens prédefs dans son PV, si tout le monde de met à rajouter des liens pas indiqués dans les PV, on va vite se perdre mdr

Donc je ne te demande pas de supprimer le passage concernant Lady Cecily et Aumale puisque c'est le tremplin vers le lien avec Henri de Blois, mais simplement de changer le nom. Cecily peut toujours s'appeler Lady Cecily, mais elle ne peut pas être la femme de Guillaume d'Aumale, ce sera donc un autre noble un peu comploteur qui aura fait tremper Mary dans ces complots menant à son recrutement par Blois.

Voilà, dès que le(s) nom(s) auront été modifiés, tu seras validée immédiatement et à nous les joies des complots What a Face
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MessageSujet: Re: Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié   Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié EmptyMar 15 Jan - 21:14

Invité  a  dit:
Ah mais y'a pas de soucis pour la modif, n'ayant pas tous les PVs sous les yeux idem dans le sud, j'ai oublié complètement que vous l'aviez proposé lui ... Boulette ! cache Oui même si c'est Riri, je vous jure ! Là je l'ai vraiment zappé lui. cache Je comprends tout à fait et je vais arranger ça tout de suite. :P

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Henri Plantagenêt

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MessageSujet: Re: Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié   Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié EmptyMar 15 Jan - 21:17

Henri Plantagenêt  a  dit:
Tu gères 8D Dis moi dès que c'est fait, et tu seras validée ! \O/
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MessageSujet: Re: Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié   Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié EmptyMar 15 Jan - 21:37

Invité  a  dit:
Voilà, c'est corrigé, je ne pense pas avoir oublié de changer à chaque fois, que le nom se répétait. :) J'ai opté pour la famille Mortimer. What a Face

Encore une fois désolée, c'était vraiment involontaire. ^^
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MessageSujet: Re: Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié   Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié EmptyMar 15 Jan - 22:35

Henri Plantagenêt  a  dit:
Tu es à présent validé(e), bienvenue parmi nous :clap:. Tu peux à présent t'orienter vers le bottin pour réserver ton avatar. Une fois ceci fait, tu pourras créer tes liens ainsi que tes mémoires tu trouveras d'ailleurs dans ce topic des codes prêts pour t'aider si tu ne sais pas coder. Les rangs se font à partir de 100 messages, et les logements à partir de 200.

Bon jeu parmi nous heart

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MessageSujet: Re: Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié   Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié EmptyMar 15 Jan - 22:39

Invité  a  dit:
Merci auguste petit Planta ! Je suis une greeeeen, je suis une greeeeeen !!!! crazy

Allez je vais faire tout ça et peut-être au passage tuer ta mère juste pour le fun. green
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Thibaud de Blois

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MessageSujet: Re: Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié   Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié EmptyMar 15 Jan - 22:45

Thibaud de Blois  a  dit:
Prems!

Félicitations pour ta fiche Lisa, elle est super chouette la petite Mary **

C'est partit pour les complots Twisted Evil
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Henri de Champagne

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MessageSujet: Re: Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié   Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié EmptyVen 18 Jan - 21:53

Henri de Champagne  a  dit:
Puisque tu es même allée jusqu'à me souhaiter la bienvenue sur ma propre fiche, je peux bien passer par ici quand même mdr


Bienvenue parmi nous, j'espère que tu vas t'amuser avec ta petite Mary sword
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MessageSujet: Re: Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié   Hawkins Mary : Paysanne courtisane au service de l'amitié Empty

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