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  « Écho et femme, le secret leur pèse. » {Ile de la Cité, PV Jan}

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Aliénor d'Aquitaine

Aliénor d'Aquitaine

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MessageSujet: « Écho et femme, le secret leur pèse. » {Ile de la Cité, PV Jan}    « Écho et femme, le secret leur pèse. » {Ile de la Cité, PV Jan} EmptyMer 2 Jan - 19:11

Aliénor d'Aquitaine  a  dit:



Aliénor avait toujours détesté devoir s'abaisser aux désirs de son époux. Depuis toujours, et encore plus ces dernières années que leur relation avait véritablement empiré. Elle se demandait d'ailleurs pourquoi elle avait accepté de revenir pour la visite des Normands, c'était beaucoup de pression pour rien ! Enfin c'était un coup de colère, parce qu'elle savait très bien ce qui avait poussé sa décision de retour. D'une part, l'assurance que Louis n'écrirait pas au Pape pour annuler cette demande de divorce que la jeune femme lui avait arrachée à grand coup d'arbre généalogique et de lien du sang. Mais elle savait pertinemment que c'était aussi une décision politique importante, car l'Aquitaine était au moins aussi grande que le royaume de France, alors se séparer de cette terre riche et peuplée qui pouvait se retourner contre lui à tout moment avait aussi pesé dans la balance. Bien lourdement. Elle ne voulait pas se voir retirer cette volonté d'indépendance qu'elle avait finalement arraché. La deuxième raison était bien plus coquette. Et revancharde. La réputation du jeune duc de Normandie était arrivée aux oreilles de la jeune femme – comme à celles de toute la cour – et on n'en disait beaucoup. Il avait déjà des bâtards malgré son jeune age, était un fameux combattant, mais surtout, était très puissant et n'hésitait pas à braver Louis en lui ayant déjà refusé l'hommage à une ou deux reprises, Aliénor ne savait plus et n'en avait cure. Ce qui lui importait était l'aura du jeune homme qui lui était parvenue.

La curiosité en somme, l'avait poussée à obéir au commandement de Louis qui voulait afficher un couple uni face à la visite des Normands – le comte d'Anjou devait accompagner son fils lui avait-on dit – bien que tout le monde soit parfaitement au courant de ce qui les attendait. Ils avaient voulus rester discrets, mais rien ne le reste quand il s'agit des têtes couronnées, Aliénor l'avait apprit depuis bien longtemps. Elle se moquait d'ailleurs depuis bien longtemps du point de vue des courtisans sur ce qu'elle pouvait ou ne pouvait pas faire. Tout ce qui lui importait c'était sa liberté prochaine. Son seul souci lui venait de ses filles. Elle les aimait énormément, mais elles étaient filles de France. Aliénor était peut être impétueuse, mais elle n'était pas stupide. Elles étaient encore enfants mais elle savait très bien que très vite son époux les fianceraient et qu'il faudrait, selon la coutume, qu'elles soient élevées par la famille de leurs fiancés. Alors même si Louis les lui laissait pour le moment – avait-il seulement de l'affection pour ces enfants, elles n'étaient « que » des filles – elle savait que cela ne durerait pas. Un autre soucis, alors qu'elle les regardait dormir dans leur chambre, toutes deux si petites et si fragiles, tant et si bien qu'elle avait eut peur qu'on lui annonce la perte de Marie pendant la Croisade. Alix tenait de son père, aussi frêle que lui... Bien que Marie soit la fille de son seul amour, elle les aimait autant toutes les deux, rien ne pourrait lui enlever cela.

Le dernier point qui agaçait Aliénor était la rigidité que mettait Louis à ne toujours pas la laisser s'occuper des affaires de l'Aquitaine, malgré leur séparation prochaine. Il restait roi de France et gouvernait la province par procuration. C'était ridicule. Mais Aliénor ne pouvait pas non plus se permettre de le braver sur ce point là, hélas. Au point qu'elle n'osait recevoir les messagers de jour dans ses appartements ou où que ce soit de peur qu'une langue mal intentionnée ne le rapporte à son époux. Aussi, au mépris du danger potentiel, avait-elle donné des ordres avant de quitter Poitier. Toutes les lettres devaient être apportées à son palais, et un seul et unique cavalier devait les apporter à l'Ile de la Cité, par une poterne dérobée qu'Aliénor savait peu gardée. Il était utile d'avoir retransformé ce palais quand elle y était en permanence. Elle y allait également seule, de peur qu'une de ses suivantes ne la trahisse. Elle aurait pu emmener Elvire, ou Naëlle, ces personnes en qui elle avait parfaitement confiance, mais cela n'était pas envisageable. Elle préférait que personne ne sache. Son meilleur allié reste encore soi-même. Après avoir congédié ses femmes pour se coucher, elle s'était relevée, et avait échangé sa chemise de nuit contre une robe simple et discrète, bien loin de ses robes chatoyantes qu'elle arborait en temps normal, une cape brune et des bottines en cuir. Elle avait fait attention à rabattre le capuchon sur sa trop reconnaissable chevelure blonde, pour ne pas attirer l'attention, et avait discrètement quitté sa chambre.

La reine, seule, dehors de nuit, cela pouvait en intriguer plus d'un, aussi prit-elle son temps pour descendre les marches, en évitant les rondes de nuits. Le plus difficile fut de passer à côté de la salle d'arme, dans les écuries, où gardes et chevaliers discutaient des derniers événements. Mais elle avait toujours moins de chance de se faire surprendre par là que dans les jardins. Ils étaient bien trop occupés par leurs discussions pour faire attention à une ombre qui passait par là. Louis l'avait laissé tellement souvent seule dans cette horrible bâtisse qu'elle avait apprit à en connaître le moindre détail. La poterne passée, Aliénor put enfin respirer, bien qu'elle savait pertinemment qu'il lui faudrait remonter dans quelques instants. Elle descendit le chemin, et à la lueur de la lune, vit sans difficulté aucune le cavalier, pied à terre, tenant les rênes de son cheval, attendant sa souveraine. Elle s'avança et le jeune homme s'inclina. Il lui sembla reconnaître le jeune vicomte de Parthenay, mais dans l'obscurité, elle n'en était pas certaine.

-Des nouvelles ? Demanda-t-elle, préoccupée, en jetant un coup d'oeil autour d'elle.

-Rien de grave, ma dame. Nous attendons tous la nouvelle du divorce, mais certains planifient déjà de prendre la place du roi Louis dans votre couche.

-Je m'en doute, répondit la jeune femme en ricanant.

Hélas pour les prétendants, elle était plutôt difficile à vivre, Louis en avait fait les frais. Ce fut un bruit dans les fourrés qui lui fit tourner la tête. Elle arracha le paquet de lettre des mains du jeune homme et les dissimula dans sa cape.

-Filez, vite. Nous n'avons pas que des amis ici.

Le messager sauta en selle, et piqua des deux avant de partir au galop dans la nuit. Aliénor saisit la petite dague que, depuis les croisades, elle portait sur elle en permanence – on ne se défait pas d'une année passée à ne dormir que d'une oreille en craignant pour sa vie – et fit face aux ombres.

-Qui vive ? Demanda-t-elle d'une voix qui se voulait assurée, mais qui ne l'était pas tant que cela en fin de compte. Elle avait beau être toujours la reine, elle savait que l'on ne lui voulait pas que du bien. La petite Constance de Castille était retorse, et elle pouvait avoir décidé de faire accélérer les choses.
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Jan Fergusson

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MessageSujet: Re: « Écho et femme, le secret leur pèse. » {Ile de la Cité, PV Jan}    « Écho et femme, le secret leur pèse. » {Ile de la Cité, PV Jan} EmptyDim 10 Fév - 21:18

Jan Fergusson  a  dit:
Jan était fatigué. La journée ne lui avait rien épargné en désagréments divers et variés, et à présent il n'aspirait qu'à une chose : retrouver son lit, et dans les plus brefs délais.

Oh, rien de grave, au final... Enfin, si on exceptait l'écuyer malchanceux qui s'était cassé la jambe en tombant de cheval. Il avait fallu rattraper l'animal affolé, qui histoire d'en rajouter un peu avait détruit une barrière dans sa course, emmener le pauvre garçon se faire soigner d'urgence et réparer tout ce qui était cassé. Jan estimait qu'il avait autre chose à faire que de faire le messager pour le menuisier, mais apparemment à ce moment tout le monde était subitement occupé à autre chose, et il fallait bien que quelqu'un se dévoue.

D'un autre côté, tout cela lui avait évité d'aller faire acte de présence à la cour, ce qui lui avait fait le plus grand bien. Le roi ne l'avait pas réclamé, à son immense satisfaction, et si Jan avait été complètement honnête, il aurait reconnu que passer sa journée à s'agacer sur des bricoles relevant plus de l'intendance que de la chevalerie avait été un prétexte pour esquiver la mascarade de la cour. Jan n'y avait jamais été très à l'aise ; déjà en Norvège, il avait toujours fait de son mieux pour y être le moins possible, et quand il ne pouvait y échapper, s'appliquer à faire parti des meubles. Mais déjà là, on avait cherché à l'approcher, à l'utiliser, à le corrompre, bref à user de tous les moyens possibles pour essayer d'atteindre le jarl Thorsen à travers lui. Inutile de dire que maintenant que tout le monde le considérait comme l'âme damnée du roi, la situation était la même, en à peu près cent fois pire. Sa piètre connaissance du français avait été un avantage comme un inconvénient ; la barrière de la langue avait découragé plus d'un intéressé tentant d'amadouer Jan, mais elle l'avait aussi fait passer à côté de nombreuses subtilités qu'il lui aurait été utile de remarquer. Heureusement, après quelques années passées en France, il avait fait pas mal de progrès. Il avait dû, malgré lui, rentrer un minimum dans le ballet sans fin des alliances et des complots, de façon à ne pas se laisser piéger. Jan détestait cela, inutile de le préciser. Alors finalement, aider à réparer la barrière était sans doute un moindre mal.

A présent son cheval, Mjöllnir, était malade, au grand désarroi de son propriétaire. Jan s'était pris d'affection pour l'animal, qui l'avait accompagné pendant maintes batailles pendant la Croisade. Il reconnaissait qu'il s'agissait de sentimentalisme, mais comment ne pas respecter un compagnon aussi fidèle ? La fiabilité de Mjöllnir dépassait sans doute celle de nombre de ses anciens camarades de croisade... Jan estimait donc que le cheval méritait qu'il passe un peu de temps avec lui.

La nuit était donc tombée depuis un moment et le chevalier était toujours avec sa monture, appuyé contre le mur en bois de l'écurie. Bien qu'inquiet, il appréciait ce moment de solitude qui lui laissait l'occasion, trop rare, d'être seul avec lui-même sans que personne ne vienne déranger ses pensées. Cependant, la fatigue vint se rappeler à lui, et le convainquit qu'il était plus que temps d'aller se reposer. Il flatta l'encolure de Mjöllnir, qui somnolait, les oreilles pendantes. Les quintes de toux avaient l'air d'être moins fréquentes et Jan avait bon espoir de voir le cheval se rétablir. Il quitta l'écurie, rêvant déjà à son matelas. Mais à peine dehors, il remarqua une silhouette qui se déplaçait furtivement, profitant des ombres pour passer inaperçue. De là où il était, Jan était incapable de discerner son visage, seule la robe lui suggérait qu'il s'agissait vraisemblablement d'une femme. Mais peu importe son identité, pour que la noctambule prenne autant de soin à se déplacer discrètement, c'est qu'il devait se tramer quelque affaire. Heureusement pour lui, elle ne sembla pas avoir remarqué Jan ; celui-ci en profita pour la suivre en silence, afin de connaître le fin mot de l'histoire. Il ne pouvait laisser une rôdeuse se balader dans le château sans tirer cela au clair.

La femme passa la potence et Jan la suivit avec prudence, veillant à ne pas se faire remarquer. Lorsqu'il aperçut le cavalier qui attendait en bas du chemin, il n'eut d'autre choix que de disparaître dans un fourré pour ne pas se faire démasquer. Ce n'est qu'une fois dissimulé dans le végétal que Jan se rendit compte avec horreur qu'il s'agissait d'un buisson épineux. Essayant de passer outre, il se força à l'immobilité. Il était heureusement assez près pour suivre la conversation entre la femme et son rendez-vous nocturne, et le peu qu'il eut l'occasion d'entendre lui permis d'identifier la rôdeuse comme étant la reine en personne. La nouvelle eut de quoi surprendre Jan. Que faisait la souveraine seule, en pleine nuit, hors du château ? Malmené par les ronces, le chevalier eut un mouvement involontaire, qui fut apparemment remarqué par Aliénor. Celle-ci congédia le cavalier, qui partit sans demander son reste. Jan fut bien obligé de se montrer. Émergeant de son buisson, non sans soulagement, il se débarrassa de la ronce qui s'enfonçait dans son bras et fit race à la reine. Celle-ci pointait vers lui une dague, arme sans doute dérisoire mais qui sous-entendait qu'elle était prête à défendre chèrement sa vie si celle-ci était menacée. Jan aurait bien loué le courage de la souveraine si celui-ci n'était pas si intimement lié à de l'inconscience. Il s'arrêta à quelques mètres d'elle pour ne pas qu'elle se sente menacée, et s'inclina rapidement.

- Jan Fergusson, votre Altesse. Si vous le permettez, laissez-moi vous raccompagner.

Les sentiments de Jan pour Aliénor étaient mitigés et lui-même ne savait pas vraiment quelle attitude adopter. Devait-il la traîner devant Louis et tout révéler de son escapade nocturne ? Pour être honnête avec lui-même, l'idée le répugnait, malgré sa fidélité envers le roi. Il allait devoir trancher rapidement la question mais pour le moment, il resta planté au milieu du chemin, essayant de chercher la meilleure décision à prendre.
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Aliénor d'Aquitaine

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MessageSujet: Re: « Écho et femme, le secret leur pèse. » {Ile de la Cité, PV Jan}    « Écho et femme, le secret leur pèse. » {Ile de la Cité, PV Jan} EmptyJeu 28 Fév - 4:49

Aliénor d'Aquitaine  a  dit:
Aliénor avait horreur que les choses n'entrent pas dans ses plans. Il fallait que la jeune souveraine contrôle tout et tout le monde de manière à ne pas se laisser avoir. La politique avait depuis longtemps une place très importante dans sa vie. Assez importante pour avoir éclipsé tout le reste, pour la plupart. Amour, amis, famille... Seule l'Aquitaine pour laquelle elle se battait si fort et depuis si longtemps contait encore. Le bonheur ? Son bonheur ? C'était celui de l'assurance que sa terre irait bien, que le soleil et l'eau continueraient à l'enrichir et la fertiliser, de sorte que l'héritage de son père soit préservé. Une terre où ses deux filles pourraient aimer à s'en venir se reposer en été, car le vent de la mer les balayaient de manière agréable. Et a vrai dire, dans cette ville, pardon, cette capitale grise, terne, morne, la jeune femme s'ennuyait toujours à mourir. A peine arrivée, même pour des raisons aussi importantes que celles qui les avaient amenées ici, qu'elle brûlait déjà de repartir loin de tous ces vautours qui attendaient son divorce pour lancer leurs filles à Louis et se jeter sur elle pour lui arracher ses terres. Mais elle ne se laisserait pas faire, et espérait bien que l'héritier du duché de Normandie serait à la hauteur de ses espérances. Elle ne se faisait pas trop de soucis pour ce qui étaient des sentiments réciproques du jeune homme, il avait la réputation de sauter sur tout ce qui bougeait. Restait à savoir si elle réussirait à le garder.

Mais le problème pour l'instant lui paraissait futile et, malgré l'arrivée prévue quelques jours plus tard, encore bien lointain. Pour l'instant, c'était l'assurance que rien ne se passait chez elle qui l'inquiétait. Louis et son stupide égo ! Fallait-il qu'il lui rende la vie impossible jusqu'à leur séparation finale ? Il en avait bien l'intention apparemment. Elle l'avait surement mérité, soyons lucide, mais elle ne voulait surement pas le lui montrer, au contraire. De là à l'empêcher de s'occuper des affaires de l'Aquitaine parce qu'il en était encore officiellement le suzerain était totalement ridicule. Cela la forçait à ce genre d’extrémité. Sortir la nuit, seule, comme une voleuse. Elle était reine de France que diable ! Et même si elle ne l'était plus pour longtemps, elle était duchesse d'Aquitaine. Ce comportement digne d'un mauvais espion en temps de guerre, comme il y avait put en avoir pendant les croisades, était totalement ridicule et lui faisait honte, mais la fin justifiait les moyens, c'était bien une leçon qu'elle avait apprise lors de ce fastidieux voyage qui avait coûté tant de vies. Une femme futile aurait trouvé ça grisant sans doute. Elle-même aussi en d'autres temps. Désormais, elle ne pensait à cela qu'en une perte de temps. Surement ces dernières épreuves de la vie l'avaient aigries... Ce n'était pas à négliger hélas. Mais l'aidait à se concentrer. Malgré la confiance qu'elle avait en le jeune messager, elle avait aussi à prêter attention à ce qui pouvait l'entourer.

Et elle n'avait pas eut tort. Car le bruit dans les fourrés ne l'avait pas trompée. Ils n'étaient pas seuls, et malgré les précautions qu'elle avait prise, elle avait été repérée, et pire, suivie. Les lettres dissimulées sur elle, et son arme à la main, elle attendait que la personne se montre. Et pourtant elle savait pertinemment s'en servir. Il fallait bien que les croisades aient servi à quelque chose. Elle dut attendre quelques secondes après son appel pour que l'indiscret – ou indiscrète – finalement se montre. Mais dans l'obscurité, malgré la lueur de la lune, elle ne pouvait dire exactement de qui il s'agissait. L'homme, puisque s'en était un, eut à s'identifier de lui-même, sortant des fourrés où il s'était dissimulé :

-Jan Fergusson, votre Altesse. Si vous le permettez, laissez-moi vous raccompagner.

Aliénor attendit qu'il s'approche, pour le reconnaître à la lueur de la lune, et rangea sa dague.

-Chevalier, en voilà des manières de suivre les dames au milieu de la nuit. On pourrait vous prêter des attentions moins nobles que celles que vous prétendez avoir.

La surprise pourtant, était encore présente en la jeune femme. Pourquoi lui ? Que faisait-il là ? Il était des hommes de son mari, ils n'avaient donc rien à faire ensembles. Ramassé lors de la Croisade, il avait eut la mauvaise idée de sauver le roi d'un attentat qui aurait sans doute arrangé tout le monde, quoi qu'à l'époque, Louis et Aliénor n'étaient pas encore en aussi mauvais termes qu'aujourd'hui, et la jeune femme ne le pensait pas vraiment, elle le disait sous le coup de la colère. Mais tout de même, elle avait du mal à imaginer que l'homme ait put la suivre ainsi, juste comme ça, parce qu'il avait eut envie. Aliénor avait toujours été un peu déboussolée par la nature de Jan Fergusson. Il était Norvégien, ou un autre pays du Nord, et avait fini en Terre Sainte pour un laver un pécher dont Aliénor ne savait rien, et qui n'avait d'ailleurs jamais cherché à savoir. Mais peut être fallait-il se pencher sur le cas du chevalier inconnu. Peut être cela en vaudrait-il la peine. La jeune femme dont les cheveux blonds tombaient sur les épaules malgré le capuchon, passa devant le chevalier et commença à marcher tranquillement vers le château, comme s'il s'agissait d'une promenade d'après-midi. C'était plus pour montrer qu'elle n'avait rien à cacher, ou plutôt lui montrer qu'elle n'avait pas honte de ce qu'elle avait fait, jamais. On assume toujours ce qu'on fait quand on est du sud.

-Eh bien, messire. Allez-vous me dénoncer, de manière à ce que je me fasse punir comme une enfant ? Après tout vous appartenez à mon mari, et notre mésentente est un secret de polichinelle. Comment être encore au mieux avec le roi que vous ne l'être déjà grâce à toutes vos... qualités, qu'en lui apportant une nouvelle qu'il attend presque désespérément ?

Sir Jan n'avait pas l'air d'être un mauvais bougre, mais qui savait ? En chacun se cache une part d’opportunisme, un désir secret qu'il faut apaiser, ou quelque autre secret.
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